Dans ces quelques premiers épisodes, nous tentons de bien vous expliquer les bases de la pédagogie de Charlotte Mason. Nous avons rapidement couvert ses principes, nous attardant un peu plus au premier dans l’épisode 2. Dans l’épisode que nous vous présentons aujourd’hui, nous parlerons de son 12e principe: la science des connexions ou encore, la science des relations. Nous vous expliquerons tout d’abord ce qu’elle voulait dire par cette expression et comment l’appliquer dans votre quotidien.   

Un but final.–Après avoir consacré 10 ans de son existence à apprendre comment utiliser les 3 outils de l’éducation (l’atmosphère (les circonstances), la discipline (les habitudes) et la vie (les idées), le Syndicat parental (PNEU) a pris un nouveau virage il y a quelques années et s’est questionné sur ce que devrait être l’objectif final résultant d’un usage sage des moyens appropriés. Qu’est-ce qu’est l’éducation? La réponse que nous acceptons est que l’éducation est la science des connexions.

Mason, C.  School Education, p. 218

Bonne écoute !

CITATIONS

Principe 11 : Nous croyons que l’esprit de l’enfant normal a toutes les capacités qui lui sont nécessaires pour traiter toutes les connaissances qui lui conviennent. Nous devons lui offrir un programme éducatif généreux, et nous assurer que toutes les connaissances qui lui sont présentées sont vivantes; à savoir, que les faits ne sont jamais présentés sans leur contexte. De cette croyance vient le principe que:

Principe 12 : « L’éducation est la science des relations », c’est-à-dire que l’enfant a des relations naturelles avec un grand nombre de choses et d’idées. Nous le formons donc à l’aide d’exercices physiques, d’étude de la nature, de travaux manuels et autres artisanats, de science, d’art et de nombreux livres vivants, car nous savons que notre responsabilité n’est pas de tout lui apprendre sur tout, mais de l’aider à valider, autant que faire se peut « les affinités innées qui modèlent notre nouvelle existence aux choses existantes.» 

Préface de la série Home Education

*normal: [En parlant d’une pers., de caractéristiques hum. physiques ou mentales] Dont l’aspect, la morphologie, l’intelligence sont conformes au modèle courant; qui correspond à un «type» moyen dégagé statistiquement. 

Centre national de ressources textuelles et lexicales, http://www.cnrtl.fr/definition/normal, page consultée le 26/07/2018.

« Les enfants ont des affinités et devraient pouvoir connecter. Les enfants devraient connecter avec la terre et l’eau, ils devraient courir et sauter, monter à vélo et nager. Ils devraient aussi pouvoir établir une connexion entre créateur et matériaux dans la plus grande variété possible, et avoir des relations intimes et profondes avec des personnes que ce soit via des rapports personnels ou à travers un conte, un poème, une image ou une statue, et être familier avec une tête de flèche en silex ou une voiture, une bête et un oiseau ou encore, une herbe et un arbre. Les autres cultures et leurs langues ne devraient pas leur être étrangères. Par-dessus tout, ils devraient trouver leur accomplissement personnel, cette relation des plus intimes et importantes. »

Mason, C. School Education, p. 209

« L’esprit ne peut rien connaître autre que ce qu’il produit en la forme d’une réponse à une question qu’il s’est lui-même posé. » 

Mason, C. Parents and Children, p.218

« Un jeune Anglais de neuf ans vivant au Japon fit la remarque suivante: « N’est-ce pas amusant, mère, d’apprendre toutes ces choses? Elles semblent toutes s’imbriquer les unes dans les autres. Le garçon n’avait pas encore découvert tout le secret; toutes les connaissances s’imbriquent les unes dans les autres à l’intérieur de lui-même. » 

Mason, C. Towards a Philosophy of Education, p. 156-57

« On ne peut reproduire une grande partie de ce qu’on a appris et expérimenté dans notre enfance et dans les autres périodes de notre vies et pourtant, ces connaissances ont préparé le terrain pour celles qui allaient suivre: des notions et opinions ultérieures se sont formées à la suite de ce que nous avons jadis appris et su. Ceci est notre capital investi, duquel on peut apprécier les intérêts, sans jamais être capable de récupérer notre gain. » 

Mason, C. Home Education, p. 154

« L’enfant a une capacité de connaissance très limitée ; son esprit est, en ce qui concerne cet aspect du moins, qu’une petite fiole au goulot très étroit. Il incombe donc au parent ou à l’enseignant de n’y verser que le meilleur. » 

Mason, C. Home Education, p. 175

« Vous verrez d’un coup d’œil, en gardant en tête l’idée d’établir des relations comme guide, la sagesse de choisir ou de rejeter tel ou tel sujet comme étant plus ou moins utile ou nécessaire pour le futur de l’enfant. On pourrait décider, par exemple, que Tommy, 8 ans, ne devrait pas perdre son temps en étudiant la grammaire latine. On souhaite qu’il poursuive une carrière dans le domaine du commerce ou de la science et donc, en quoi cela lui servirait-il? Mais en agissant ainsi, on ne sait pas combien on enlève de l’éventail de sa pensée, autres que la grammaire latine. […] Essayons, quoique imparfaitement, de faire de l’éducations une science des relations–en d’autres mots, essayons de laisser les enfants travailler avec des idées vivantes, que ce soit dans une matière ou une autre. Dans ce domaine, de petits efforts engendrent de grandes récompenses, et nous réalisons que l’éducation que nous offrons dépasse tout ce que nous avions imaginé. »

Mason, C. School Education, p.162-163

« Ce n’est pas un programme déconcertant parce que dans toutes ces directions et d’autres encore, les enfants ont des connexions et un être humain ne remplit pas sa place dans l’univers sans créer de liens d’attachement dans les directions qui lui sont propres. Nous devons nous débarrasser de la notion que pour bien apprendre les « matières de base » ou la grammaire latine, un enfant ne devraient qu’apprendre ces concepts et rien d’autres. Il est aussi vrai pour les enfants que pour nous-mêmes que plus l’éventail de nos intérêts est grand, plus nous comprenons avec intelligence chacun d’entre eux. » 

Mason, C. School Education, p. 209

« L’éducation la plus convenable pour des enfants est à travers les choses et les livres. »

Mason, C. School Education, p. 214

Le 12e principe de Mason va comme suit: 
« L’éducation est la science des relations », c’est-à-dire que l’enfant a des relations naturelles avec un grand nombre de choses et d’idées. Nous le formons donc à l’aide d’exercices physiques, d’étude de la nature, de travaux manuels et autres artisanats, de science, d’art et de nombreux livres vivants, car nous savons que notre responsabilité n’est pas de tout lui apprendre sur tout, mais de l’aider à valider, autant que faire se peut « les affinités innées qui modèlent notre nouvelle existence aux choses existantes. » (Préface de la série Home Education, p. xxx)

Mason élabore un peu plus loin : « L’éducation est la science des relations’ est le principe qui régularise leur programme, c’est-à-dire, un enfant va à l’école avec plusieurs aptitudes qu’il devrait pouvoir mettre en pratique. La mesure par laquelle on évalue si un enfant a mis en pratique ses aptitudes n’est pas en regardant « combien de choses il connaît » mais plutôt « à quel point ces choses l’intéressent ». (Mason, C. 
An Essay Towards a Philosophy of Education, p.31)

John Muir Laws nous donne un exemple moderne de comment la science des relations fonctionne en pratique:  « J’ai peint presque trois milles aquarelles des plantes et des animaux que j’ai croisés. En finissant de dessiner une plante, j’avais créé une relation avec elle. Il me semblait mal de cueillir une plante, de la dessiner et de la laisser se faner sur le bord du chemin. Alors je m’asseyais à ses côtés, la dessinais à l’échelle, ajoutais mon aquarelle et ensuite, je me levais et replaçais les herbes sur lesquelles je m’étais assis. » (Laws, J. M. (2016). The Laws guide to nature drawing and journaling. Berkeley, CA: Heyday.)

Laws a mis en pratique son aptitude à travers l’étude de la nature. Il a développé une connexion avec les fleurs de la création de Dieu. À la fin de ce processus, il en savait beaucoup mais plus important encore, il se sentait (encore) plus concerné.

Mason se protège des fausses interprétations en écrivant: 
« Qu’est-ce que l’éducation après tout? On retrouve la réponse dans l’affirmation -L’éducation est la science des connexions. Je répète: je n’utilise pas cette affirmation dans le sens que les choses sont connectées entre elles et que nous devons faire attention de mettre les bonnes choses ensemble pour qu’une fois qu’elles aient entré dans le cerveau d’un garçon, chacune de ces choses puissent s’attacher à leurs « cousins » et créer une groupe ou un amas d’idées, comme l’expliquerait Herbart. Ce qui nous intéresse est le fait que nous avons tous, personnellement, des connexions avec tout ce qui est autour de nous et au-dessus de nous dans le présent, dans le passé et dans le futur. Pour chacun d’entre nous, ce sentiment de vie remplie, de croissance, d’expression et d’utilité dépend de combien de connexions nous créons et de la mesure dont nous les comprenons. » (Mason, School Education, p. 185-186)

Mason ne laisse pas de place au doute: les connexions sont entre les étudiants et les domaines de connaissance et non entre les domaines de connaissances eux-mêmes.  

Middlekauff, A. (2016). Extrait de: Reconsidering Charlotte Mason and the Classical Tradition. Principle 12. [http://charlottemasonpoetry.org/reconsidering-charlotte-mason-and-the-classical-tradition/]

LIENS

Pour lire l’article complet d’Art Middlekauff dans lequel on retrouve l’exemple de John Muir Laws cité ci-haut. Prenez note qu’il est en anglais.

Pour l’ensemble des épisodes, nous tenons à remercier les animatrices du podcast anglophone A Delectable Education, Emily, Liz et Nicole, qui nous ont généreusement permis d’être nos muses!