Merci de vous joindre à nous pour ce 18e épisode portant sur l’enseignement de la copie et la dictée. C’est donc un nouvel épisode sur l’étude de l’acquisition de la langue. Nous croyons que vous serez étonnés par les suggestions de Mason concernant ces deux sujets. Bonne écoute!

CITATIONS

Portion COPIE

On ne devrait pas demander à un enfant de faire une tâche qu’il n’est pas capable de faire parfaitement et on devrait automatiquement s’attendre de lui qu’il rende un travail parfait. Par exemple, s’il on lui demande d’écrire une série de traits et qu’on lui permet de nous rendre une page de marques de traits irrégulièrement espacés et en pente irrégulière, son intégrité morale est compromise parce qu’il aura eu un passe-droit en n’ayant pas fait de son mieux. Au lieu de lui demander une page entière de traits, ne lui en assignez que six. Exigez que ces traits soient parfaitement exécutés, espacés de façon régulière et inclinés uniformément. S’il y en a un qui n’est pas parfaitement exécuté, demandez-lui de vous montrer en quoi il n’est pas parfait et laissez-le réessayer. Si n’y arrive pas la première journée, laissez-le essayer le lendemain et le surlendemain. Lorsqu’il arrive enfin à faire six traits parfaits, célébrez l’occasion! Laissez-le ressentir un sentiment de triomphe! Que tout ce qu’il tente de faire soit bien fait, que ce soit de peindre, de dessiner ou encore, de fabriquer des choses. S’il construit un château de cartes et qu’il est instable et branlant, il devrait ressentir de la honte. Dans le même ordre d’idées, il devrait terminer tout ce qu’il commence. Il devrait rarement être autorisé à démarrer un nouveau projet tant que le dernier n’est pas terminé. 

Mason, C., Home Education, p.160

On pourrait en dire beaucoup sur l’enseignement de l’écriture, mais je n’ai que quelques conseils à offrir. Tout d’abord, l’enfant doit avoir le sentiment d’avoir parfaitement exécuté une tâche à chaque cours, même s’il ne s’agit que d’une lettre ou même d’un seul trait. La leçon devrait être courte; elle ne devrait pas durer plus de cinq ou dix minutes. La facilité à écrire vient avec la pratique, mais cela devrait être reporté à plus tard. Pour le moment, ce qu’il faut éviter, c’est l’habitude du travail négligé fait à la va-vite. 

Mason, C., Home Education, p. 233-234 

Pour bien épeler, on doit avoir la capacité de voir le mot et d’en imprimer une image photographique dans son esprit. C’est une compétence et une habitude qu’il faut développer chez l’enfant dès le début. 

Mason, C., Home Education, p. 240

Apprentissage de la copie : Un enfant devrait s’exercer à la copie de lettres individuelles avant de commencer à écrire. Il peut commencer par copier les lettres majuscules les plus simples, celles avec des lignes droites et des courbes simples. Lorsqu’il peut copier les majuscules avec confiance, il peut passer aux lettres minuscules. Il doit écrire avec un style italique, mais de haut en bas plutôt que de manière oblique. Il devrait écrire aussi simplement que possible et en grand format.

Mason, C., Home Education, p. 233-240

Étapes de l’enseignement de l’écriture : Le trait droit utilisé pour faire des lettres doit être appris en premier, puis le trait courbé comme dans une courbe en s. Ensuite, on enseigne la graphie des lettres avec une grande courbe simple, soit le n, m, v, w, r, h, p, y; puis les lettres qui combinent des courbes telles que le o, a, c, g, e, x, s, q; puis les lettres en boucle et irrégulières comme le b, l, f, t, etc. On ne s’attend qu’à une seule lettre parfaitement formée par jour. Le lendemain, vous devez faire apprendre une lettre similaire qui utilise les mêmes éléments pour que l’élément devienne familier. Ensuite, on ajoute la copie de mots de trois ou quatre lettres en reliant les lettres déjà apprises ensemble comme, par exemple, « cane » ou « sac ». Le but de chaque leçon est d’écrire le mot une fois, chaque lettre étant sans faille. À ce stade, il est préférable d’utiliser de la craie et un tableau plutôt que du papier afin qu’il puisse effacer autant qu’il le souhaite et ce, jusqu’à ce que ce qu’il a écrit le satisfasse. 

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

Il y a peu à dire sur les étapes ultérieures. Si l’enfant commence par ne faire que des lettres parfaites et qu’il n’est jamais autorisé à en faire des négligées, il fera le reste lui-même. Ne vous inquiétez pas de l’écriture magnifiquement stylisée. Au fur et à mesure qu’il écrit, son propre caractère personnalisera son style d’écriture manuscrite. Mais son caractère n’est pas encore développé pour autant. 

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

Ne posez devant lui que des exemples soigneusement écrits qu’il pourra copier et assurez-vous qu’il recopie le modèle fidèlement. Sa leçon d’écriture ne devrait pas être une page complète de copie, ni même un nombre défini de lignes. Au lieu de cela, on ne devrait lui demander qu’une seule ligne, recopiée de façon exacte, caractère par caractère. Il lui faudra peut-être beaucoup d’essais avant de réussir une ligne parfaite.

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

Ne forcez pas un enfant à écrire petit, mais en même temps, il ne devrait pas travailler trop dur pour écrire des lettres géantes. Une taille moyenne devrait être utilisée jusqu’à ce que l’écriture lui vienne plus facilement. Un enfant qui écrit petit peut facilement prendre l’habitude de gribouiller de manière irrégulière et cette habitude sera difficile à briser. Comme pour tout le reste, le travail de l’enseignant n’est pas seulement d’enseigner la bonne chose, mais aussi d’empêcher la formation de mauvaises habitudes.

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

Un nouveau style d’écriture : Il y a quelques années, j’ai entendu parler d’une dame qui était en train d’élaborer un système de calligraphie pour enfants. Afin d’élaborer sa technique, elle s’est basée sur d’anciens manuscrits italiens et autres. […] Ce type de livre est nécessaire, car les cahiers d’exercices de copie ordinaires actuellement utilisés sont peut-être clairs et méticuleux, mais le texte n’est pas raffiné. Mais maintenant, la dame, Monica Bridges, épouse du poète Robert Bridges, a terminé le projet et ce livre, A New Handwriting, constituera une ressource pour les enseignants afin d’enseigner aux enfants un style d’écriture qu’ils voudront apprendre parce qu’il est vraiment magnifique. Les enfants s’adaptent à cette nouvelle écriture avec une rapidité surprenante, même ceux qui ont une écriture laide.

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

Comment utiliser cette nouvelle écriture : Ce que nous trouvons le plus efficace pour enseigner le livre de Mme Bridges est de pratiquer chaque exemple de lettre directement à partir des modèles, d’abord au tableau, puis au crayon et enfin, au stylo. Après un certain temps, les enfants s’efforceront de transcrire de petits poèmes et autres dans un joli style italique.

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

Valeur de la transcription : À huit ou neuf ans, le meilleur moyen d’apprendre à écrire n’est pas d’écrire des lettres ou des dictées, mais de transcrire lentement et de belle façon. A New Handwriting de Monica Bridges fonctionne bien pour cela, bien que certaines des lettres les plus ornées puissent être laissées de côté. 

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

La transcription [copie d’un texte un mot à la fois] devrait être la première leçon d’orthographe pour un enfant. Les enfants doivent être encouragés à regarder un mot, à imaginer une image de ce mot dans leur esprit les yeux fermés puis, à l’écrire de mémoire.

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

Les enfants devraient transcrire leurs passages préférés : S’ils sont autorisés à choisir le matériel à transcrire, les enfants apprécieront leur travail et en seront plus fiers. Il est préférable de ne choisir qu’un vers d’un poème préféré à l’écriture du poème complet, car l’enfant risque de se lasser de l’exercice [et du poème!] avant la fin du projet. Mais ils aimeront leur propre livre contenant les vers qu’ils ont eux-mêmes choisis.

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

Petite écriture – Lignes doubles : Le papier à interligne double doit être utilisé au début [pour encourager les enfants à écrire des lettres plus grosses]. Les enfants ont très envie d’écrire très petit, mais une fois qu’ils ont pris l’habitude d’écrire petit, il est plus difficile de les amener à bien écrire. Le fait de sentir que leur écriture est belle et que le texte qu’ils copient a une beauté littéraire les aidera à prendre plaisir à transcrire. Il ne faut pas consacrer plus de dix à quinze minutes aux premières leçons d’écriture. Si elles durent plus longtemps, les enfants seront fatigués et leur écriture deviendra peu soignée.

Mason, C., Home Education, p. 233-240 

A NEW HANDWRITING, PAR MONICA BRIDGES

Source:  https://www.amblesideonline.org/NewHandwriting.html 
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Portion DICTÉE

Notes de leçons : Dictée, Forme 2 Par  Josephine M. Wilkinson
The Parents’ Review, 1906, p. 467 

Objectifs
I. Augmenter le vocabulaire des enfants.
II. Les aider à visualiser les mots et à les écrire correctement du premier coup.
III. Améliorer leur écriture et leur composition.
IV. Les aider à former des habitudes de travail soigné et d’exactitude.

Leçon
Étape I.—Laissez les enfants examiner deux pages du livres Parables from Nature, de Mrs. Gatty (pendant 7 à 8 minutes), Ces deux pages ne doivent pas avoir été lues auparavant, mais les enfants doivent avoir un intérêt pour ce livre. 

Étape II.—Demandez aux enfants s’il y a des mots qu’ils n’ont jamais vu auparavant et écrivez-les au tableau en ajoutant des mots qui leur ressemblent, si possible, comme Bateau, gâteau, râteau et ce, afin de bien ancrer le mot dans leur esprit. 

Étape III.—Choisissez un court passage pris dans les deux pages choisies au départ et dictez-le distinctement et clairement. Non pas en le lisant un mot à la fois mais phrase par phrase. Regardez leur cahier pendant que les enfants écrivent et, s’ils font une erreur, couvrez-la aussitôt avec un morceau de papier autocollant afin qu’ils puissent réécrire le mot sans erreur et éviter ainsi d’en prendre une mauvaise image mentale. 

Étape IV.—Corrigez, en prenant notre de leur travail soigné, de leur exactitude dans l’orthographe et de l’amélioration dans leur écriture. Donnez les encouragements qui s’imposent. 

La principale cause des erreurs en orthographe : Généralement, l’enseignante dicte un passage phrase par phrase. Elle le répète trois ou quatre fois au travers des questions que lui posent les élèves. Chaque ligne du travail des élèves comporte une à trois fautes d’orthographe. L’enseignante, essayant d’être consciencieuse, souligne les erreurs à l’encre rouge. Les élèves utilisent diverses méthodes pour corriger leurs erreurs. Ils peuvent échanger leur travail entre eux et noter le travail de leurs pairs en corrigeant les erreurs en recopiant les mots correctement écrits au tableau. Quelques enseignants ignorants obligent encore les élèves à copier chacune de leurs erreurs, à écrire trois ou quatre fois les mots corrigés, à épeler ces mots et à les apprendre. Les enseignants s’étonnent pourtant de constater que, malgré tous leurs laborieux efforts, les élèves continuent de faire les mêmes erreurs encore et encore. 

Mason, C., Home Education, p. 238-240 

La logique de l’orthographe : Mais la vérité est que la capacité d’épeler dépend de la capacité de la personne à voir le mot et à en imprimer une image photographique dans son esprit. Ce procédé d’imprimer une photo dans sa tête est une compétence et une habitude qu’il faut développer chez l’enfant dès le début. Quand ils lisent le mot « chat », il faut leur apprendre à essayer de voir le mot les yeux fermés. Cette même technique fonctionne aussi bien avec des gros mots comme «Thermopyles». Imprimer des mots sur la rétine semble être le seul moyen sûr de ne pas faire d’erreurs en épelant un mot. Une fois qu’une erreur est commise et corrigée, il subsistera toujours un doute quant à savoir quelle image est la bonne orthographe et quelle est la mauvaise. La plupart d’entre nous ne sommes jamais vraiment sûrs si le mot  « indépendance » s’écrit avec un « a » ou un « en », et ce, parce que nous avons vu les deux orthographes lorsque nous l’avons corrigé. Une fois que l’œil a vu un mot mal orthographié, l’image est définitivement imprimée. S’il y a aussi une image du mot orthographié correctement, nous ne serons jamais totalement sûrs de savoir quelle image est la bonne. C’est pourquoi la manière habituelle de faire des dictées garantit pratiquement les erreurs d’orthographe répétées. Chaque mot mal orthographié crée une image dans l’esprit que même l’orthographe correcte ne peut effacer. Il appartient donc à l’enseignant de prévenir les erreurs d’orthographe et, si une erreur est commise, de la cacher, pour ainsi dire, afin que l’impression ne soit pas figée.

Mason, C., Home Education, p. 238-240 

LIENS

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