Note de Charlotte Mason Poetry par Art Middlekauff : Laura Faunce a obtenu son diplôme de la House of Education en 1899. “Formée par Miss Mason elle-même, ses principes et ses leçons étaient délicieusement appréciés par ses élèves, tout comme les discours qu’elle prononçait de temps à autre devant les auditoires de PNEU.” C’est l’une de ces allocutions que nous partageons aujourd’hui : notre quatrième de la série “Comment nous enseignons”, issue de la 17e conférence annuelle du PNEU.

Après avoir quitté la House of Education, elle fit un peu d’“enseignement privé” avant de fonder une école PNEU en 1906. Elle exerça ses fonctions avec dévouement dans cette école pendant les 41 années suivantes et “plusieurs de ses anciens élèves devinrent écrivains, et l’on peut dire qu’à travers son enthousiasme pour les bons livres de la Parents’ Union School, elle suscita chez tous le plaisir des études”.

Le PNEU fut stupéfait de la mort prématurée de Faunce en 1947. Elle avait néanmoins laissé un héritage derrière elle. Un parent écrivit en sa mémoire : “Je serai toujours reconnaissant pour tout ce que l’école a fait pour mes deux enfants, et j’espère que les bonnes bases posées au cours de leurs années les plus influençables perdureront tout au long de leur vie”.

Mais Laura Faunce n’a pas seulement touché le cœur des élèves de son école. Elle a également touché le cœur de tous les enseignants qui lurent sa “Formation des citoyens”, que le PNEU publia sous forme de brochure. Ses idées sur la manière d’enseigner la citoyenneté ont été immortalisées dans ces pages imprimées. Aujourd’hui, nous les immortalisons sur le World Wide Web. Puissent-elles bénir votre foyer et votre école également.

Source : “In Memoriam”, dans The Parent’s Review volume 58, p. 134.

Par Mlle L. Faunée
The Parents’ Review, 1913, pp. 508-513, 550-552

Je suppose qu’à l’heure actuelle, on reconnaît de plus en plus l’importance d’inculquer aux enfants le sens des devoirs et des responsabilités de l’individu à l’égard de l’État, d’éveiller chez chaque enfant la conscience qu’il est, lui aussi, un citoyen, et de lui révéler ce que ce terme implique, quels sont les droits et les privilèges qu’il partagera, et ce qu’il devra donner, en énergie et en pensée, comme contribution au bien-être de la communauté. L’enfant d’aujourd’hui est le citoyen de demain ; il sera peut-être l’homme d’État de demain, celui qui aidera à contrôler son pays et à diriger ses lois. En réalisant cela, nous ne pouvons certainement pas exagérer l’importance de traiter ce sujet comme une partie intégrante de l’éducation. Grave et sérieuse, en effet, est la responsabilité de ceux, qu’ils soient parents ou enseignants, à qui incombe cette tâche.

Dans son sens le plus large, la citoyenneté embrasse un champ si vaste que je me contenterai d’en indiquer les différentes branches, et de proposer des suggestions sur la manière de mener à bien cette formation. En premier lieu, nous devons essayer d’aider l’enfant à établir, pour lui-même, ces relations dans la vie qui doivent, tôt ou tard, faire partie de notre moi conscient, et sur la construction desquelles dépendent le caractère et la personnalité – les relations avec soi-même, avec notre espèce et avec Dieu. Ces trois éléments forment un cycle si complet qu’il me semble que nous ne pouvons pas attacher plus d’importance à l’un plutôt qu’aux autres ; car comment pouvons-nous reconnaître la valeur des choses qui appartiennent à Dieu, si nous ne pouvons pas réaliser la valeur de celles qui concernent notre moi supérieur ? Et cela n’est-il pas accompli grâce à nos semblables ? L’exercice de la maîtrise de soi, l’ennoblissement de la victoire sur ce qui est mesquin ou pécheur, la prise de conscience de notre dégradation par une exigence insuffisante (ou plutôt non élaborée), le sens de la proportion, le courage d’être fidèle à soi-même, tout cela agit sur notre compréhension de ce qui est dû aux autres : la justice et la tolérance, et nous incite à tenir compte de leurs exigences et de leurs opinions. Et celles-ci ne sont-elles pas, à leur tour, influencées et amenées à la réussite par la sauvegarde, en nous-même, de cette flamme, allumée par le Souffle de Dieu, qui purifie les motivations et crée le désir de nous exprimer à son égard, à travers notre relation à nos semblables ? Browning ne dit-il pas : 

Pourquoi distinguer de Dieu le bien de l’homme ?
Ou, constatant qu’ils ne font qu’un, pourquoi oser se méfier ?

[Paracelsus]

Tel est, si je puis m’exprimer ainsi, l’aspect spirituel et moral de la formation à la citoyenneté, dont dépendent les leçons plus directes sur le sujet, et sans lesquelles elles perdent leur valeur.

Maintenant, en ce qui concerne les méthodes employées dans la P.U.S. pour appliquer cette formation. Sauf dans les leçons qui traitent expressément du gouvernement des pays et des faits les plus évidents de l’économie, l’enseignement doit être indirect. L’aide la plus précieuse que nous puissions apporter à l’établissement de relations et au perfectionnement des facteurs qui constituent un citoyen du type le plus élevé, c’est de présenter à l’imagination des idées vivantes incarnant la maîtrise de soi, l’abnégation, la reconnaissance du plus grand bien par la considération du bien-être d’autrui. De telles idées contribueront à permettre à l’enfant (lorsqu’il arrivera à l’âge adulte) de s’identifier à la vie sociale et nationale, d’être un bon patriote, un gardien attentif de l’honneur de son pays et de sa justice (les deux ne devraient-ils pas, en fait, ne faire qu’un ?), à avoir un jugement raisonné et équilibré, à avoir une vision large des problèmes sociaux et politiques et, surtout, à faire preuve d’une grande tolérance, prompte à apprécier les droits et les opinions des autres.

Le sujet doit donc, pour l’essentiel, être enseigné de manière indirecte, lorsque l’occasion se présente, et elle se présentera, encore et encore, dans le programme scolaire ordinaire, dans l’Histoire, dans les biographies, dans les contes de fées et dans la poésie. L’enseignant doit être constamment à l’affût des occasions de diriger l’attention, de guider la perception, vers les points qui concernent la conduite des faits et des hommes en relation avec le peuple et l’État. Cette direction, cette orientation (de la perception, et non de l’opinion – je ne saurais trop insister contre toute tentative de forcer l’opinion), exige du tact et du jugement.

Le fait de diriger constamment l’attention sur ce sujet ne fait qu’éveiller des sentiments d’agressivité et même de dégoût. La méthode de travail doit être aussi variée et captivante que possible, et l’occasion doit être, pour l’enfant, un moment agréable et précieux, dont il peut profiter pendant quelques minutes, pendant l’étude du sujet traité. Je pense que je n’ai pas besoin de dire, en ces temps de sympathie plus raisonnée, que la moralisation devrait être évitée ; en fait, je sens que je devrais plutôt m’excuser d’y avoir fait allusion, mais que la “Citoyenneté”, sous certains de ses aspects, invite – voire tente – à la faute. Et qu’en est-il des moyens de mettre en œuvre cet enseignement ?

Le plan de travail proposé par Mlle Mason offre de nombreuses possibilités de développer cette formation selon une progression minutieuse et séquentielle. Dans les classes inférieures, l’enseignement n’est, naturellement, qu’indirect. Dans les classes supérieures, il est étudié à la fois de façon indirecte, au fur et à mesure que l’occasion se présente dans les différentes leçons, et de façon expresse par l’utilisation de certains livres traitant de “la morale de tous les jours” et de l’économie.

Dans les Forms I.A et I.B, les enfants ont la possibilité et l’occasion d’aborder des sujets tels que l’histoire, les leçons sur les lieux en rapport avec les événements actuels, la lecture à haute voix de livres tels que Tales from St Paul’s Cathedral de Mrs Freeman Lord* (qui leur permettent d’apprécier la valeur réelle des grands hommes qui ont travaillé et combattu pour l’Angleterre et l’Empire), la lecture de contes de fées et la poésie. La poésie, en effet, se suffit à elle-même ; sa beauté, son influence sur l’imagination et son caractère élevé créent des idéaux et un sens de l’aspiration.

Dans les Forms II et III, le sujet est traité de manière plus explicite et les suggestions sont plus nombreuses. Non seulement nous abordons l’histoire, l’actualité et la poésie, mais la citoyenneté fait l’objet d’une leçon distincte et est traitée selon un plan en deux parties. Les principes de conduite et de gouvernement sont étudiés, en premier lieu, par l’utilisation de deux livres élémentaires écrits pour l’école – The Citizen Reader**, et Laws of Everyday Life, tous deux de H. O. Arnold Forster ; et en second lieu, par la lecture des vies des patriotes, soldats et hommes d’État grecs et romains, écrites par Plutarque. Ces Vies de Plutarque sont un élément essentiel du programme P.U.S., et il est difficile de surestimer leur valeur. En tant que langage, en tant que littérature, en tant que biographie, en tant qu’histoire, elles présentent en elles-mêmes un large champ d’éducation ; mais leur principale valeur éducative est le terrain qu’elles offrent pour la formation à la citoyenneté. Pensez à la gamme d’illustrations et d’applications qu’offrent des vies telles que celles de Jules César (que nous avons étudiée au trimestre dernier), de Caton, de Démosthène, d’Alexandre et d’Aristide le Juste.

Dans la Form III, le sujet est encore approfondi par l’introduction d’un livre traitant du patriotisme local (nous utilisons actuellement l’Histoire de Londres d’Annie Besant, conférencière, féministe, libre-penseuse, socialiste et théosophe britannique), et par l’étude de l’éthique élémentaire. Cette dernière, qui touche au rapport à soi, est une branche très difficile et délicate à traiter dans la formation des jeunes enfants. Le livre utilisé est Ourselves***, de Mlle Mason, et il est si plein de suggestions, si direct, si profondément compatissant que je pense qu’il est plus sage de le lire avec les enfants, en les laissant faire leurs propres remarques, poser leurs propres questions et faire leurs propres commentaires. Nous offrons seulement le meilleur de nous-mêmes en sympathie et en encouragement – toujours prêts à aider la pensée difficile à exprimer, à expliquer ce qui, parce que c’est si nouveau et étrange, semble difficile à saisir. Il devrait y avoir une atmosphère de confiance mutuelle, dans laquelle la réserve est pour le moment mise de côté, cette barrière si redoutable à l’expression de nos pensées les plus profondes, surtout dans les questions traitant des désirs spirituels et moraux.

Dans la Form IV, l’ensemble du programme, en biographie, en littérature, en géographie et en histoire, générale et spécifique, doit amener l’élève (chez qui ce sens de la citoyenneté a été soigneusement et progressivement développé) à réfléchir sur le patriotisme, sur la conduite de l’État, sur la citoyenneté – ses attributions et ses exigences. Ce sens est encore encouragé par des lectures spéciales comme celles de Mazzini, de Carlyle, de Boèce, et par l’étude de quelques livres simples traitant de questions d’économie sociale et politique, et d’impérialisme. 

Par exemple, pour le trimestre à venir, le programme prévu pour la Form IV comprend :

  1. The Citizen and State, de J. St. Loe Strachey.
  2. The Rights and Duties of the English Citizen, de H. E. Malden.
  3. The Education of the Young in the Republic of Plato, traduit par Bernard Bosanquet.
  4. Heroes and Hero Worship, de Thos. Carlyle.
  5. The Making of Western Europe, de C. R. L. Fletcher.
  6. The Expansion of England, de Sir J. Seeley.
  7. Greater Britain, de Sir Ch. Dilke. Et d’autres.

Ceux qui ont lu les articles intitulés “The Basis of National Strength”, parus dans le Times Educational Supplement au printemps de l’année dernière**** , reconnaîtront comment Mlle Mason applique les théories qu’elle y a présentées dans le programme de travail établi pour la P.U.S. Elle prévoit que l’enfant acquerra des connaissances et une formation à la citoyenneté à partir des bonnes sources, c’est-à-dire par le contact personnel avec les livres qui constituent notre littérature et par leur étude. Et ne pouvons-nous pas voir, dans une telle formation, une promesse de cet idéal futur, que nous attendons tous avec espoir, lorsque le pays ne sera plus gouverné par la politique des partis, mais que chaque citoyen contribuera à promouvoir le bien national, et que les directeurs de l’État seront animés par les motifs les plus purs pour l’avancement et la croissance de la nation dans la droiture et l’intégrité ?

Dans toutes les Forms, les meilleurs résultats sont obtenus, je pense, par la discussion – une discussion discrètement guidée et sagement contrôlée. Par ce moyen, les opinions sont sollicitées et données, les idées circulent et un sentiment de coopération est créé, qui anime l’enfant d’un sentiment de dignité du fait que sa pensée personnelle a été reçue avec attention et critiquée avec un intérêt bienveillant. Et l’esprit de camaraderie – de partage en tant que citoyens – est ainsi créé et donnera l’impression de faire partie d’une communauté.

Encore une fois, les enfants aiment tant s’ouvrir à la pensée spéculative, et l’enseignant devrait leur en fournir l’occasion ; car malgré les nombreuses erreurs de raisonnement et les envolées fantaisistes dues au manque d’expérience, la réflexion est ainsi encouragée, et l’occasion est offerte de s’entraîner au raisonnement, à la retenue et à la pondération.

Il faut aussi s’efforcer d’inculquer la passion de la justice et se garder des condamnations à l’emporte-pièce. Ces deux éléments – la justice et la tolérance – ne constituent-ils pas les exigences fondamentales de la vie privée, sociale et nationale ?

Nous devrions exiger la prudence (et même l’exercer !) dans l’expression des opinions. L’enseignant doit donc veiller sur lui-même et sur son attitude à l’égard du sujet traité. Il doit s’efforcer de donner autant d’aspects et de citer autant d’opinions que possible, en soulignant que chacun a le droit de penser comme il l’entend, à condition d’avoir réfléchi soigneusement, profondément et pour lui-même.

Les enfants sont si réceptifs, si prêts à assimiler, si influençables, que je considère que la manière dont le sujet est traité et l’attitude de l’enseignant face aux questions soulevées sont d’une grande importance dans la mise en oeuvre de cette formation ; et j’insiste encore une fois sur la sérieuse responsabilité encourue et la prudence requise dans le traitement.

Je me permets, en conclusion, de vous lire quelques réponses à des questions posées lors des examens – illustrant les différents points que j’ai mentionnés dans mon exposé et la manière dont les élèves ont répondu à cet enseignement.

Form II. (10 ans.)

(1) Comment Démosthène a-t-il appris à parler clairement ?

Démosthène a appris à parler clairement en faisant beaucoup de choses. L’une d’elles consistait à aller au bord de la mer et à crier pour s’entendre au-dessus du rugissement des vagues. Une autre consistait à parler avec des pierres dans sa bouche de sorte qu’il devait parler distinctement. Une autre consistait à aller dans une salle souterraine et, lorsque quelqu’un venait le voir, il répétait tout ce que cette personne avait dit, jusqu’à ce qu’il puisse le dire correctement. Il avait aussi l’habitude de se raser la tête pour ne pas pouvoir sortir de la cave et remettre certaines choses en ordre.

(2) Comment Démosthène s’est-il comporté à la mort de sa fille, et pourquoi ? Pourquoi a-t-il été exilé ?

Lorsque la fille de Démosthène est morte, il s’est habillé de façon très élégante et n’a pas prêté attention à la mort de sa fille. Il a continué à vivre comme si de rien n’était pendant sept jours. Quand les gens lui demandaient pourquoi il n’en tenait pas compte, il répondait simplement que c’était la femme qui devait se lamenter quand quelqu’un mourait, et que les hommes n’étaient pas là pour aider.

Un jour, un homme devait être jugé pour avoir volé de l’argent, mais Démosthène pensa qu’il n’avait pas besoin d’être jugé ; il demanda donc à être jugé à sa place. Le juge dit qu’il devait payer 50 talents, mais comme Démosthène n’avait pas 50 talents, il dut être mis en prison. Comme Démosthène était très faible, il ne pouvait pas rester en prison, alors une nuit ses gardiens l’ont aidé à s’échapper. Alors qu’il quittait Athènes, il fit une prière à la déesse en lui demandant pourquoi elle aimait ces trois choses : les hiboux, les dragons et les hommes.

(3) Décrivez exactement comment presque tous les hommes participent au gouvernement du pays.

Presque tous les hommes participent au gouvernement du pays parce que presque tous les hommes ont une voix. Chaque homme vote pour la personne qui, selon lui, aidera le mieux à gouverner le pays. Il contribue à gouverner le pays en aidant à choisir un bon membre du Parlement.

Form III. (14 ans.)

(2) Quel rôle Démosthène a-t-il joué dans les querelles de Philippe, roi de Macédoine ?

Démosthène et Philippe étaient de grands ennemis. Philippe essayait toujours de conquérir Athènes et les autres états de la Grèce, et Démosthène lui résistait et maintenait les états unis. Démosthène pensait que Philippe était un grand général, et Philippe respectait Démosthène pour ses grandes oraisons. Démosthène était vraiment un lâche et lors d’une bataille contre Philippe, il fut l’un des premiers à s’enfuir du champ de bataille.

(3) Montrez comment la lâcheté, la réserve, la vantardise, la suffisance et l’habitude de la romance sont associées au mensonge.

La lâcheté est généralement la cause du mensonge. Un garçon qui ment ne le fait pas pour le plaisir de mentir, mais parce qu’il a peur de la responsabilité, d’avoir fait quelque chose pour laquelle il sait qu’il sera puni.

Les personnes réservées sont très gênantes pour les gens avec qui elles vivent. Les personnes réservées le sont souvent par souci de mystère et non parce qu’elles ont quelque chose à cacher, mais cela donne l’impression qu’elles cachent quelque chose, et leurs amis ne leur font pas confiance comme ils le feraient si elles étaient franches. La raison d’un mensonge vantard est que la personne qui ment souhaite paraître plus intelligente ou meilleure que quelqu’un d’autre.

La suffisance est aussi le désir de paraître meilleur qu’un voisin. Une personne suffisante parle toujours de telle ou telle grande personne qu’elle a rencontrée ou prétend en savoir beaucoup sur des choses que l’autre ne connaît pas.

Form IV. (15 ans.)

“Je connais aussi Mammon.” Écrivez autant que vous le pouvez dans le style de Carlyle ce qu’il sait de Mammon.

(1) Le travail est la bénédiction de l’homme ! Malheur à ceux qui vont se promener dans les rues de la racaille avec un chapeau de neuf pieds en se plaignant qu’il n’y a pas assez de chemises pour l’humanité. Des chemises, bon sang ! Alors de quoi doit se plaindre cet adorateur de l’argent, cet aristocrate qui ne fait rien ? Les chemises ont été fabriquées, Manchester les a produites. Mais nos ouvriers ont toujours le dos nu ; nos travailleurs n’ont toujours pas de chemises. Ah ! Mon aristocrate au chapeau de neuf pieds ! Que faites-vous pour votre pays ; que faites-vous pour améliorer l’humanité, et votre propre vie de bon à rien ? Ces créatures qui siègent dans une salle à piliers en prétendant faire des lois ne peuvent-elles pas décider que tous les hommes doivent travailler. Le travail est une religion ; le travail est le purificateur d’âme de l’humanité. Oh ! Vous, millionnaires adorateurs de Mammon. Votre place dans notre monde, quelle est-elle ? Et dans le prochain ? Très importante et splendide à vos yeux d’avares, sans doute. C’est très glorieux pour vos esprits stupides et avides d’or, de s’asseoir et de ne rien faire. Mais pour ceux qui travaillent, ceux sur le travail desquels vous vivez, qu’en est-il ? Oui, mes rois mammon, qu’en est-il d’eux ?

Sans doute vous trouveront-ils encore les mains sur les genoux, quand ils vous regarderont du haut de l’échelle !

(2) La chasteté signifie la pureté ; la pureté dans les pensées, les paroles et les actes. La conscience, si elle est instruite, décidera quelle pensée est pure ou impure. La conscience est comme le premier plan d’un tableau, qui se distingue par sa clarté et son audace, alors que le reste est sombre et incertain. La conscience met en avant la chasteté pour aider l’amitié. Être, comme Edward, dans les profondeurs de la misère et du désespoir lorsqu’on n’est pas avec son ami, n’est pas une amitié pure. Le roi Edward offre à Gaveston son royaume et sa couronne, qu’il ne pouvait lui donner. Mais tout de même, la conscience nous dit que nous devons être loyaux envers nos amis, envers notre roi, envers notre pays et envers Dieu. Voyez comme le général Gordon était loyal ; il n’a pas voulu quitter le poste qui lui avait été confié. De même, le cardinal Wolseley, quelles que soient ses fautes, était loyal envers son ami et roi. L’archevêque Cranmer était fidèle à sa religion malgré l’épée et la raillerie. Regardez les martyrs ! La modération ne signifie pas seulement s’abstenir de boire des boissons fortes. Que dit la conscience à l’avare qui vole le sucre ?

Notes de la traductrice :

*Contes de la cathédrale de Saint-Paul de Mrs Freeman Lord : https://www-heritage–history-com.translate.goog/index.php?c=read&author=lord&book=stpauls&story=burning&_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp 

**The Citizen Reader de H. O. Arnold Forster : https://archive.org/details/citizenreaderfor00arno 

*** Ourselves, tome 4 de Charlotte Mason : https://www-amblesideonline-org.translate.goog/CM/vol4complete.html?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp 

**** article original disponible sur archive.org : https://archive.org/details/BoxCM51FileCMC445icmc445-p50cmc445

Version française de l’article publié par Charlotte Mason Poetry avec leur autorisation. (Traduction ©2021 Charlotte Roman. Relecture et Révisions : Sarah Eisele)

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