Note de Charlotte Mason France : A l’occasion du centenaire de la mort de Charlotte Mason, l’équipe de Charlotte Mason France est ravie de vous proposer la traduction en six articles du livre « In Memoriam: Charlotte M. Mason« . Le livre s’ouvre par un poème écrit par Charlotte Mason, « The World to Come (The Disciple) », puis est composé de deux parties :
– la première partie, en deux chapitres, correspond à deux discours prononcés par Charlotte Mason lors de la dernière conférence à laquelle elle a participé avant sa mort survenue le 16 janvier 1923. Cette conférence, donnée à la Pentecôte en 1922, réunit des centaines de personnes venues de divers endroits d’Angleterre et d’ailleurs, toutes unies par les principes de la pédagogie de Charlotte Mason ;
– la deuxième partie rassemble des textes d’amis, étudiants, collègues, éducateurs… prononcés lors du service commémoratif ou écrits pour les éditions spéciales du Mémorial de la Parents’ Review. Tous ces témoignages et souvenirs partagés offrent un regard plus intime sur Charlotte Mason et ceux qui ont partagé sa vie.

Charlotte M. Mason

Parents’ National Educational Union, 26 Victoria Street, London, S.W.1.  1923
Price Two Shillings and Sixpence

Le monde à venir (Le disciple)

L’enfant jouera tout le jour à ce qu’il fera, –
Quand je serai plus grand !
Je chasserai !
Je creuserai ce champ !
Ses parents sourient en le regardant jouer,
Par de troublants changements ses jours façonner.

Et nous, pauvres fous, quand nous rêvons et disons
Ainsi en sera-t-il, –
Notre Père œuvre,
Et de nous, qu’en est-il ?
Pas avides, nous, de couronnes, de mers de cristal,
Ou de harpes, de chants ou d’un repos éternel ;

Nous pourrions faire comme fait notre Père ! –
Pour nous aucune peur ;
Nos faibles forces
Feraient rouler ses sphères ! 
Bien sûr, pour cela pas de sévère discours
De notre Père, qui est mort pour nous par amour !

Vous passerez devant vos frères, et vous les aiderez,
jusqu’à ce que l’Éternel ait accordé du repos à vos frères,

O quel cher monde, quelle douce vie, quelles joies !
Comment y renoncer ?
Où trouver d’autre,
Bien que tout soit souillé,
Le serment que, pensons-nous, nos désirs recèlent, –
Oui, dans tout autre bercail, pour nous, quel travail ?

Les joies d’autres sphères peuvent bien resplendir,
Mais là, notre foyer !
Pour quelque gain
Voudrions le troquer,
Appauvris, moins constants, si augmentaient nos biens ;
Jésus, dans une joie autre, à nous serait moins.

La suite, bien sûr, revient à la vie supérieure ;
Par la mort, doit passer
Toute inconstance,
Et intacts nous laisser :
Vie à porté plus large, plus que nouvelle vie,
Ah, l’espoir de joie, avec l’aide offerte ici !

De leurs joies, jaloux, jalousie déraisonnable,
Car leurs gains en eux portent –
Oh, malheureux ! –
Inéluctable perte ;
Avec Lui, – en Lui, – là s’achève la promesse :
Nous seuls bannissons nos doux amis, non le Christ.

Le sombre royaume où nous installons nos morts
Est, bien sûr, de ce monde :
D’autres lois régissent
Le paradis du Christ :
Ce n’est pas un changement pénible de place,
Mais la vision combien enchantée de sa face !

La mort n’ouvre pas des cieux la porte ; car jadis,
Le ciel a commencé
Dès que le Roi
Sur l’âme a rayonné :
Un état béni, élévation à jamais ;
Pas un lieu lointain, l’âme et le corps séparés :

À cette félicité viendront s’ajouter
Deux beaux achèvements : –
Seconde vie,
Nos saints morts ont atteint, –
Où purs yeux voient le Roi dans une beauté claire,
Le service est dénué du poids de la chair.

Alors vivre toutes les possibilités
de conseil, de soutien,
d’amour et d’aide,
qui maintenant bafouent
Lentes volontés sans amour : être invisible
Parmi nos bien-aimés, écran fantomatique,

Et d’un amour purement purifié de soi,
qui, comme un air tout tendre,
leurs vies enrobent,
sans jamais s’inquiéter
De quelque entêtement, les aimer ; leurs soucis,     
Déposer, leurs prières, aider, avec l’esprit, –

Quelle vie serait-ce ! Non seulement pour les nôtres
Aurions-nous de l’aide,
Mais pour tous ceux
Dont la douleur émeut,
Dont les pensées inspirent, – des vies qui, d’une manière,
D’une autre, sur la nôtre jouent, même juste en rêve.

Et nos tâches, non avouées, ni même imposées ;
La Parole de Dieu,
Toujours nous prie,
Vouloir sa volonté,
Là, à l’aise, dans l’humble repos de la douceur :
Travaillant, nous devrions cesser tout labeur.

* * * * * * * * * * * *    

Pauvres, ignorants et stupides, qu’en savons-nous si
Cette vie, ou bien l’autre,
Est la meilleure ?
En Toi nous avons foi !
Notre Père, ne nous sourit-il pas en disant,
Ce sont mes petits benêts à leurs jeux d’enfants ?

                    Charlotte M. Mason

Partie I.

I. Quelques principes de la P.N.E.U.

C’est un immense plaisir pour moi et pour nous tous de rencontrer autant de membres de la P.N.E.U., surtout quand on pense à la fatigue du voyage effectué par une longue journée chaude et poussiéreuse ; car les membres viennent d’Irlande, d’Ecosse, du Pays de Galles, des comtés les plus éloignés comme des plus proches de l’Angleterre, et, bien sûr, Londres a envoyé un contingent important, malgré la « Saison ».

Quelques délégués d’autres sociétés éducatives nous ont fait l’honneur de venir, mais l’aspect général de ce « grand rassemblement » est sans aucun doute celui de la P.N.E.U. ; nous sommes habitués à ce même aspect chez les enfants, qui développent rapidement ce qu’on appelait dans ma jeunesse victorienne « un visage intelligent » ; et c’est ce même visage que nous voyons ici. Certaines des personnes présentes ont soutenu notre enseignement pendant trente ans et plus. Lady Campbell est venue avec sa fille qui est à son tour mère et membre ; Mme Howard Glover n’est pas venue avec son fils, mais nous connaissons tous M. Cedric Glover qui continue, de façon remarquable, notre formation à l’appréciation musicale dans la Parents’ Review, et que j’ai rencontré pour la première fois alors qu’il était un « bébé musical »1 de trois ans !

C’est à notre secrétaire honoraire et à ses fidèles soutiens que nous devons d’avoir vécu en bonne intelligence pendant plus d’une génération.

La P.N.E.U. s’est efforcée de maîtriser une philosophie d’éducation particulière dont certains d’entre nous pensent qu’elle accomplira de grandes choses pour des milliers d’enfants et leurs foyers.

Cet édifice spirituel, comme je l’appelle, est une sorte d’atoll bâti par d’innombrables travailleurs. Il y a notre secrétaire d’État qui se soucie plus de notre philosophie que de ses résultats, et qui, avec son comité, n’a cessé d’apporter sa sympathie et son soutien à chaque développement. Par exemple, lorsque notre regrettée amie et collègue, Mme F. Steinthal, réussit, au cours de la dernière décennie, à faire en sorte qu’une école de village dans les mines de charbon du Yorkshire démontre que, malgré un vocabulaire très limité et un environnement peu cultivé, les enfants des mineurs étaient tout aussi aptes à profiter d’une éducation libérale que ceux de la classe aisée ; le comité, sous la direction de son secrétaire honoraire, s’est alors lancé à corps perdu dans ce nouveau projet et a nommé un secrétaire chargé de rendre visite à ces écoles et de les aider. Nous connaissons tous Miss Parish, et certains regretteront peut-être qu’elle donne au Collège2 ce qui était destiné, non pas à l’État, mais à toute l’œuvre de l’Union. Permettez-moi de les rassurer : son travail ici est tout aussi inestimable et aura peut-être une aussi grande portée que celui qu’elle a accompli au « Bureau ». Vient ensuite Miss Wix, très compétente et enthousiaste, qui est maintenant une des inspectrices des écoles de Sa Majesté. Enfin, nous nous réjouissons de la présence de Miss Pennethorne que nous connaissons tous, dont l’enthousiasme et les capacités remarquables ont déjà permis de réaliser de grandes choses. Ensuite, nous avons le groupe de femmes distinguées, membres de l’exécutif, qui ont aidé Mme Franklin pendant une génération, et dont une demi-douzaine sont avec nous aujourd’hui ; tous les présidents, trésoriers, etc. qui se sont succédés, l’exécutif, des hommes de marque ; le dernier et non le moins honorable d’entre eux, le directeur de Westminster, est avec nous aujourd’hui malgré de nombreux désagréments. Il y a les familles instruisant à la maison, si largement et si merveilleusement représentées aujourd’hui ; les chefs et les professeurs d’un grand nombre d’écoles, primaires et secondaires, également bien représentés ; cet important et touchant contingent de familles, dont certaines viennent de chacun de nos Dominions et Colonies ; les quatre à cinq cents anciens étudiants qui travaillent pour la cause ; nos collègues du Collège, à l’École et au Bureau, qui accomplissent un travail important et inédit ; peut-être puis-je faire mentionner spécialement Miss E. Kitching, ma plus ancienne (en service), et non des moins honorables, collègue ; en fait, je me sens comme un faux-bourdon dans une ruche d’ouvrières, surtout quand je regarde notre président actuel, qui arrive parmi nous comme une comète avec une queue de quelque soixante-dix écoles, grandes et petites, dans le seul comté du Gloucestershire ! Louons tous les grands hommes, et je suis sûre que vous me permettrez d’en nommer un autre que la maladie empêche d’être parmi nous, M. Willingham Rawnsley, un hôte toujours bienvenu dans les écoles du Yorkshire, du Gloucestershire et d’ailleurs, qui nous a rendu service, comme l’ont fait beaucoup d’autres amis, par de nombreux discours et articles dans la presse, y compris dans la PARENTS’ REVIEW.

Quels sont, après tout, ces principes que nous nous efforçons tous de promouvoir ? Laissez-moi d’abord vous montrer un ou deux éléments tangibles, en vous invitant à regarder de nombreux exemples qui se trouvent dans la salle St. George, pour la plupart des épreuves d’examen de Noël. Vous remarquerez le volume de chaque ensemble, et ce ne sont que des exemples de ce que chaque enfant pourrait faire. Les enfants lisent beaucoup de livres, une question est probablement posée sur chaque livre ; une question que le plus intelligent des bachoteurs ne pourrait pas prévoir. Qu’ils aient lu 50 ou 250 pages, les réponses sont aussi complètes, claires, précises et pertinentes, et, de plus, toutes sont émouvantes. Si nous avions plus de temps, les enfants pourraient répondre à 10 ou 20 questions sur chaque livre ou chapitre de livre, et chaque enfant enverrait un volume de 200-300 pages, de connaissances vivantes, qu’il aurait fait siennes pour toujours.

En ce qui concerne les leçons que vous avez écoutées avec sympathie, permettez-moi de vous en confier le secret. Les enfants maintiennent constamment une attention absolue, rien n’est répété, aucun travail antérieur n’est révisé ; ils progressent toujours, ne reviennent jamais sur leurs pas, ne tournent jamais en rond comme un cheval dans un moulin.

La découverte de ce pouvoir infini de l’attention dans chaque enfant (et adulte) est le principe de la P.N.E.U. qui donne à l’éducation une nouvelle base et promet la Renaissance moderne à laquelle nous aspirons tous. Les gens tombent amoureux de la connaissance, enfants comme adultes, car bien sûr les parents et les enseignants partagent les plaisirs de leurs enfants. Il n’y a pas besoin de motivation secondaire, de notes, de prix, de classement ou autre, les enfants travaillent avec joie pour l’amour pur de la connaissance. 

Mais qu’est-ce donc que la connaissance ? C’est une question à laquelle personne n’a encore pu répondre. Notre réponse consiste à adapter la définition plutôt inadéquate de la religion donnée par Matthew Arnold. [Note de bas de page : « La religion est la moralité, empreinte d’émotion. »]. La connaissance est l’information empreinte d’émotion : le sentiment doit être stimulé, l’imagination doit se créer des images, la raison doit analyser, ou plutôt, la conscience doit se prononcer sur l’information que nous lui offrons avant qu’elle ne devienne une substance mentale. C’est pourquoi les manuels scolaires actuels doivent être mis au rebut et remplacés par la littérature, c’est-à-dire par des livres dans lesquels l’auteur a mis son cœur et son intelligence hautement qualifiée. C’est un autre principe de la P.N.E.U. : nous essayons de n’utiliser que des livres vivants. 

Ensuite, un esprit sain est aussi affamé qu’un corps sain, et il a besoin d’une grande quantité de pabulum3 convenable ; de plus, l’esprit aussi déteste « le sempiternel tapioca », et il doit avoir un régime varié, choisi non pas au hasard, mais selon ses besoins naturels. Matthew Arnold nous donne, là encore, si ce n’est une définition, une classification approximative de la connaissance : la connaissance de Dieu, de l’homme, de l’univers, ou, comme nous pourrions le dire, la Divinité, les Humanités et la Science ; ces trois éléments sont les exigences naturelles de tout enfant ; ainsi son programme doit être généreux, bien proportionné, bien équilibré. C’est un autre principe de la P.N.E.U. que nous appliquons avec courage et détermination parce que nous savons que chaque enfant possède un fonds inépuisable d’attention, une faim et une soif de connaissances, et un goût exigeant pour la littérature et l’art. 

Pour la connaissance de Dieu, la connaissance principale, nous utilisons la Bible, le Livre de prières et certains commentaires pieux modernes. Nous évitons ce que les écoliers appellent les « remontrances »4. Nous n’encourageons pas, ne faisons pas appel aux sentiments, nous ne montrons pas d’images, nous n’utilisons pas de maquettes ou de travaux manuels ; mais la piété sincère des enfants de la P.U.S. est remarquable, et elle est peut-être due en partie au fait qu’ils ne s’ennuient jamais et sont toujours intéressés. 

Dès l’âge de douze ans environ, ils lisent une Vie du Christ en vers ; ils semblent reconnaître que la poésie les aide à réaliser la vie Divine, en soi l’épopée des âges. Une jeune fille de treize ans et demi, lors de son examen de Pâques, avait comme question : « ’Ce peuple, assis dans les ténèbres’… ‘Je suis la Lumière du monde.’ Expliquez autant que vous le pouvez la signification de ces déclarations.” On ne lui a pas demandé d’écrire en vers, mais n’a-t-elle pas appris par un bel instinct à reconnaître que les phrases qu’elle avait à expliquer étaient, par essence, de la poésie et qu’elle s’exprimerait mieux ainsi ? 

« Le peuple était assis dans les ténèbres – tout était obscur, 
Aucune lumière ne leur était encore parvenue de Lui. 
Encore aucun espoir de Paradis après la vie, 
Un havre de paix loin de la guerre et des conflits. 
Certains guerriers rejoignent le Valhalla, 
Se combattent tout le jour, et meurent. Le soir venu, surprise ! 
Ils se réveillent et boivent dans la grande salle. 
Certains hommes dormiraient pour l’éternité dans leur tombeau ; 
Ou ils seront avec leur Dieu volage pour toujours : 
Ainsi tout était sombre et obscur. Pauvres païens, voyez ! 
La Lumière devant nous, les nuages qui s’éloignent, 
L’aube dorée, glorieuse, du Jour : 
Et dans les oiseaux, les fleurs, le soleil, voyez 
La puissance de Celui qui dit ‘venez à Moi’.”

Les Humanités5 couvrent un champ très large : la poésie, le théâtre, l’histoire, la littérature, la biographie, les langues, les essais, en fait, où s’arrêter ? 

Vous avez assisté dans les exemples de leçons à l’appréhension rapide, à la compréhension complète et à la restitution exacte de textes par les enfants, choisis non pas parce qu’ils étaient intéressants, mais parce qu’ils suivaient à chaque fois la leçon de la semaine précédente sur le même sujet. Beaucoup de parents et d’enseignants ici présents pensaient que leurs enfants auraient pu “narrer” de façon encore plus miraculeuse ; ils avaient raison ; il semble n’y avoir aucune limite à ce que ces « enfants incroyables »* peuvent faire. 

*[Note de bas de page : M. Rawnsley sur certaines écoles primaires de la P.N.E.U.]

Mais je voudrais attirer votre attention sur un point que vous verrez pleinement illustré plus tard : cette méthode de narration se prête étonnamment à l’enseignement des langues étrangères, et promet de faire de nous, qui sommes muets comme des carpes, une nation de linguistes au vocabulaire copieux. 

Les enfants liront ensuite (une seule fois) une ou deux scènes du Bourgeois Gentilhomme et narreront dans un français courant, grammaticalement correct. Les élèves écouteront une assez longue conférence sur Molière, donnée par Mlle Pierson, et quand elle sera terminée, ils la narreront pratiquement sans faute ni omission. Bien sûr, ils n’ont jamais entendu cette conférence auparavant (bien qu’elle ait été donnée à une autre division de la Senior Class lors de la conférence des étudiants il y a un mois).

Miss Gardener, notre professeure de lettres classiques, écoutera une classe interpréter un passage de Cicéron, et les élèves narreront, acquérant ainsi un vocabulaire latin et une connaissance de la structure du texte. Miss Parish obtient des résultats encore plus remarquables en italien, et jusqu’à cette année, l’allemand a été étudié avec autant de succès. 

En sciences, nous avons également des méthodes qui nous sont propres ; nous faisons beaucoup de travail sur le terrain, en géologie, géographie, botanique, histoire naturelle, mais nous utilisons aussi beaucoup de livres vivants. Les scientifiques français ont perçu la poésie de la science, et la France possède une splendide bibliothèque d’ouvrages poétiques et scientifiques sur la nature, bien qu’ils ne soient pas écrits en vers. Certains d’entre eux ont été traduits et nous les utilisons volontiers, mais nous avons aussi quelques volumes de notre cru, écrits par nos grands hommes de science, qui entrent dans la catégorie des « Humanités », parce que c’est la meilleure littérature ; nos enfants les utilisent et sont ainsi aidés à comprendre ce qu’ils regardent, ils apprennent à s’étonner et à admirer. Ils narrent aussi ce qu’ils ont lu et, comme l’a fait remarquer un enfant au conseil de classe, « nous narrons, et ensuite, nous savons ». 

Nous avons aussi tout un code de « principes » concernant le caractère et la conduite, le développement esthétique et ainsi de suite, mais les quelques principes sur lesquels je me suis attardée, qui régissent nos relations avec l’esprit, suffisent pour le moment. Permettez-moi d’ajouter que ce que Wordsworth appelle « le grand principe élémentaire du plaisir » ne se limite pas chez nous aux joyeuses occasions ; la joie règne dans toutes nos salles de classe, chaque leçon comble la soif d’apprendre des enfants ; ils sont tout à fait heureux et satisfaits, et la malice de Satan trouve moins d’emprise ici sur les esprits oisifs.

Note de la traductrice :

1 Référence à l’article « A musical baby » écrit par Mme Howard Glover pour la Parents’ Review en 1895.
2 Référence à l’école de formation créée par Charlotte Mason.
3 Pabalum est un mot latin signifiant « nourriture ».
4 Charlotte Mason a utilisé l’ancienne expression « pi-jaw » qui signifie « Discours moralisateur ou condescendant, surtout d’un adulte à un enfant. »
5 Le terme « Humanités » est un anglicisme qui désigne un ensemble de disciplines éducatives par les lettres. « Dans le monde anglo-saxon, cette notion désigne un vaste ensemble de disciplines universitaires : les langues et les littératures, la philosophie, l’histoire, les arts, mais aussi la géographie et même le droit. » En français, cela s’apparente à l’étude des langues anciennes. Nous n’avons pas aujourd’hui un véritable mot pour exprimer « humanities », si ce n’est « le français ». Plus d’infos ici : https://academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/2014/12/08/les-humanites-et-les-sciences-humaines/

Traduction française du poème « The World to Come (The Disciple) » par Sarah Eisele. Traduction de « I. Quelques principes de la P.N.E.U.« , note éditoriale et de bas de page par Maeva Dauplay ©2023. Relecture : Sylvie Dugauquier et Charlotte Roman.

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