Par Dawn Tull
Charlotte Mason Poetry, 28 avril 2020

Note de la traductrice (adaptée de la bio de Dawn Tull) :

Dawn Tull instruit ses enfants selon les méthodes de Charlotte Mason depuis 2009. Elle vit actuellement avec sa famille près de Knoxville (Tennessee, USA), dans les contreforts des Great Smoky Mountains. La recherche et la quête de la vérité sont importantes pour elle et lui ont donné le goût de soutenir et d’encourager les autres familles qui instruisent leurs enfants. Elle est une contributrice à Charlotte Mason Poetry.

Il y a environ trois ans, alors que je parcourais les programmes scolaires de la Charlotte Mason Digital Collection (CMDC), mon attention a été attirée par la section consacrée à la géographie. Jusque-là, la plupart de nos leçons de géographie consistaient à chercher des lieux sur une carte avant de lire un chapitre de nos livres d’Histoire. Cela, ainsi que la lecture des livres qu’Ambleside Online programmait chaque année dans la section Géographie, qui consistait principalement en des livres de voyage et des livres historiques couvrant une partie spécifique du monde. Nous avons également lu une partie du livre Géographie Élémentaire de Charlotte Mason et nous nous sommes débrouillés pour répondre aux questions posées à la fin de chaque section. À ma grande surprise, j’ai découvert que l’étude de la géographie au PNEU était en fait beaucoup plus complète que je ne le pensais.

Au début de notre parcours d’instruction en famille, j’ai ressenti le besoin d’ajouter d’autres types de leçons et d’activités à ces livres. Lorsque mon aîné, qui a maintenant seize ans, était en première année, je suis tombée sur le livre Me on the Map de Joan Sweeney. Nous l’avons lu ensemble et avons dessiné des cartes et des images pour chaque page lue. Mon deuxième enfant « étudiait » la carte des États-Unis tout seul pendant que je m’occupais des leçons de sa grande sœur. Un jour, je suis entrée dans sa chambre et je l’ai vu arranger tous ses animaux en peluche comme des « États » dans la bonne position sur la « carte » de son lit. Au cours des années suivantes, je me suis demandée pourquoi une éducation Charlotte Mason semblait ne pas inclure l’étude des pays du monde entier. J’ai mené une étude « non Charlotte Mason » de différents pays, avec des cartes, des photos des différents lieux et des histoires sur les personnes qui y vivaient. Mes enfants ont adoré. Après cette année-là, nous avons recommencé à pointer sur la carte les endroits qui avaient un rapport avec les livres que nous lisions. J’ai fini par être curieuse d’en savoir plus sur la manière dont le PNEU menait l’étude de la géographie.

J’ai commencé ma recherche en me plongeant dans les anciens programmes scolaires sur plusieurs années afin de me faire une idée des livres utilisés régulièrement. En lisant les instructions, l’utilisation des cartes en particulier a attiré mon attention. Les Ambleside Geography Readers étaient mentionnés à chaque trimestre pour chaque classe, ainsi que des références à des questions sur les cartes. Cela m’a amené à lire la préface de ces livres et à parcourir la table des matières pour voir quelle matière était couverte dans un trimestre en fonction des numéros de page attribués dans les programmes. À cette époque, je connaissais bien le livre I (Géographie Élémentaire), mais je n’avais jamais examiné de plus près les livres suivants de la série. À ma grande surprise, les livres II à V ne ressemblaient en rien au premier, tant dans le contenu qu’au niveau des questions posées.

J’ai décidé d’effectuer des recherches plus approfondies sur les instructions de Charlotte Mason en matière de géographie et plus particulièrement sur les questions sur cartes inclues dans ses livres de géographie. Mes recherches m’ont conduite aux questions suivantes :

  • Quelles informations couvraient chacun des livres de géographie d’Ambleside ?
  • Quels étaient le champ d’application et la progression des livres de la Parents’ Union School ?
  • Quels types de questions sur cartes étaient inclus ?
  • Comment les cartes et les questions sur cartes devaient-elles être utilisées ?
  • Ces mêmes questions peuvent-elles être utilisées aujourd’hui ?
  • Certaines informations devaient-elles être mises à jour ou révisées ?
  • De quoi les étudiants devaient-ils se souvenir à la fin du semestre pour les examens ?
  • Quelles autres ressources pourraient être utilisées en plus des livres d’Ambleside ?

Les livres de géographie d’Ambleside

Les livres de géographie de Charlotte Mason pour les écoles élémentaires (Geographical Readers for Elementary Schools) ont été initialement publiés entre 1881 et 1884 dans le cadre de la London Geographical Series, qui comprenait des livres d’autres auteurs. Ses livres étaient les seuls livres numérotés de cette série. Ils étaient appelés London Geographical Readers dans les programmes de 1905. Les programmes ultérieurs les ont appelés Ambleside Geography Books. Les cinq livres contenus dans la série étaient les suivants :

LivreTitreDate de pub.
Livre IElementary Geography1881
Livre IIThe British Empire and the Great Divisions of the Globe1882
Livre IIIThe Counties of England1881
Livre IVEurope1883
Livre VAsia, Africa, America, and Australasia1884

La difficulté de lecture augmente avec chaque livre de la série, ainsi que la quantité de détails et la complexité des questions cartographiques. Ceci est en corrélation avec les recommandations suivantes listées au début de chaque livre :

Livre I pour la classe II.

Livre II pour la classe III.

Livre III pour la classe IV.

Livre IV pour la classe V.

Livre V pour la classe VI.

En regardant la liste des classes mentionnées au début des livres, je me suis demandée à quel âge elles s’appliquaient. Une brochure non datée trouvée dans le CMDC intitulée The Parents’ Union School : Public Elementary Schools, fait correspondre les classes avec les Forms de la PUS :

les sept classes des écoles élémentaires peuvent être facilement alignées avec les quatre premières Forms de la P.U.S. Les Forms VI et V, pour lesquelles un grand nombre de livres est nécessaire, ne seraient pas souvent abordées dans ces écoles.

Infants ClassForm IB6-7 ans
Classe IForm IA7-8 ans
Classe IIUpper IA8-9 ans
Classe IIIForm IIB9-10 ans
Classe IVForm IIA10-11 ans
Classe VForm IIIB (sic)11-12 ans
Classe VIForm IIIA12-13 ans
Classe VIIForm IVB13-14 ans

Il m’arrive de sauter la préface lorsque je lis un livre, mais ici, c’est par là que j’ai commencé. La lecture de la préface de chaque livre m’a ouvert les yeux. J’ai découvert que les cartes étaient le point central de la géographie :

« La géographie devrait être apprise principalement à partir de cartes, et l’enfant devrait commencer son étude en apprenant « la signification d’une carte »3 et comment l’utiliser. (Mason, 1881a, p. iii) »2

Bien que cet article concerne surtout les cartes, il est difficile de ne pas mentionner les autres composantes de la géographie enseignée dans la méthode de Charlotte Mason, tant elles sont liées entre elles. L’une des règles pédagogiques enseignées à la House of Education était : « Enseigner la chose elle-même avant le symbole » (Wix, 1911, p. 47). En ce qui concerne la géographie, cela se fait par l’expérience personnelle :

« Mais, comment commencer ? En premier lieu, l’enfant acquiert ses notions rudimentaires de géographie comme il acquiert ses premières notions de sciences naturelles, au cours de ces longues heures passées au grand air dont nous avons déjà vu l’importance. Une mare alimentée par une simple coupe dans les champs expliquera la nature d’un lac, et conduira l’enfant vers les beaux lacs des Alpes, … Dans ce contexte, il y aura de nombreuses discussions agréables sur les lieux, la « géographie imagée », jusqu’à ce que l’enfant connaisse par leur nom et leur nature les grands fleuves et les montagnes, les déserts et les plaines, les villes et les pays du monde. » (Mason, 1886, pp. 273-274)1

Les cartes étaient le point central, et les livres fournissaient les idées qui donnaient vie aux cartes, et non l’inverse, comme je l’avais supposé auparavant :

« On apprend mieux la situation des différentes parties de la terre en conversant une journée avec une carte qu’en lisant cent fois la description de leur situation dans un livre de géographie » – Dr Watts, On the Improvement of the Mind

« Nous espérons que ce petit livre pourra s’avérer utile en tant que « Guide de l’enfant sur le planisphère ». Le but des leçons de lecture est d’associer des idées intéressantes aux divers États et régions du monde, dont la situation aura été rendue familière aux enfants ; … » (Mason, 1882, p. v)2

La préface du Livre III fournit des instructions plus précises sur la façon d’utiliser les questions sur cartes :

« Il est vivement recommandé aux enseignants de demander à leurs classes de répondre par écrit à la série de questions sur cartes correspondant à chaque carte de comté et, ensuite, viva voce, de mémoire. Cet exercice devrait permettre d’acquérir une connaissance exacte et intelligente de la géographie des différents comtés, et constituerait un travail à domicile important. Les enfants devraient répondre aux questions sur la carte du comté avant de lire les leçons qui s’y rapportent ; ils seront ainsi préparés à lire avec une compréhension intelligente et se rendront compte que le texte couvre chaque comté, petit à petit, dans un ordre topographique régulier. Une carte murale de l’Angleterre devrait être utilisée lors de la lecture des leçons. » (Mason, 1881b, p. iv-v)4

Viva voce signifie oralement, plutôt que par écrit. Cela correspondait aux instructions des programmes :

« Répondre aux questions sur les cartes à partir de la carte du livre de géographie, puis de mémoire avant chaque leçon. »

L’idée de capturer une image avec « l’œil de l’esprit » revient constamment dans la méthode de Mason :

« On raconte que le Dr Arnold, lorsqu’il entendait parler d’un endroit nouveau pour lui, était mal à l’aise jusqu’à ce qu’il ait rassemblé suffisamment de faits pour présenter une image de l’endroit à son esprit. L’auteur s’est efforcé, dans les leçons suivantes, de stimuler et de satisfaire ce genre de curiosité ; de donner des vues panoramiques des divisions naturelles de chaque pays d’Europe, de telle sorte que l’apprenant devrait être capable de construire, grossièrement, le paysage de n’importe quelle étendue indiquée sur une carte vierge ; un genre d’exercice, d’ailleurs, que les professeurs trouveraient extrêmement intéressant et utile pour leurs classes. » (Mason, 1883, p. iii)5

Les questions sur la carte peuvent fournir du matériel pour la composition écrite des élèves plus âgés :

« Les enfants devraient répondre aux questions par écrit à partir de la carte qui les accompagne ; puis, viva voce, de mémoire ; et encore une fois, après la lecture des leçons sur un pays, la classe devrait être invitée à répondre aux questions sur papier, précisant le cadre avec les faits appris dans le texte – un exercice précieux de composition. » (Mason, 1883, p. v)5

Le Livre V attire à nouveau l’attention sur les questions sur cartes dans sa préface.

Vous pouvez lire la préface complète de chaque livre ici.

Le champ d’application et la progression des livres dans la PUS

Alors que le premier livre de la série comprenait un certain nombre de questions sur les concepts de géographie abordés dans les lectures des leçons, les questions des livres suivants se concentraient uniquement sur l’atlas.

Un examen détaillé de tous les programmes disponibles a montré quels livres étaient utilisés dans chaque Form. L’article de Janet Smith paru dans la Parents’ Review en 1913, « Comment nous enseignons la géographie« , contenait également des détails sur le livre utilisé par chaque classe à cette époque.

Form1905 (Programmes 42–43)1913 (PR24 pp. 522–528)1921–1929 (Programmes 90–115)1929–1933 (Programmes 115–127)
Form IBLivre ILivre I
Form IALivres I et IILivre ILivres I et IILivres I et II
Form IILivres II et IIILivres II et IIILivre IIILivre III (Form IIB: Livre II en option)
Form IIIN/aLivres IV et VLivre IVLivre IV
Form IVN/aLivres IV et VLivre VLivre V
Forms V–VIN/aLivre VN/aLivre V (Form V seulement)

Le champ d’application et la progression des livres suit une approche « du tout vers les parties » qui rappelle l’enseignement de la grammaire de Mason. Chaque livre examine un continent entier avant de se concentrer sur des pays ou des régions plus petites. Le livre II commence par la carte de l’Europe avant d’aborder les îles britanniques, puis les autres continents du monde. Le livre III est un peu différent puisqu’il contient un examen détaillé de chacun des comtés d’Angleterre. Le livre IV se concentre sur le continent européen avant d’étudier les pays et les empires qui le composent. Le livre V suit le même modèle avec l’Asie, l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Amérique du Nord et l’Australie.

En ce qui concerne la portée et la progression pour ma propre famille, je suis actuellement en train de compenser les manques avec mes collégiens et lycéens à la maison. Heureusement, j’ai le luxe de passer plus de temps avec mes enfants plus jeunes et nous suivons donc une progression similaire à celle du PNEU : (1) commencer le livre I avec des histoires d’enfants d’autres pays, (2) continuer le livre I avec une brève introduction aux États-Unis, suivie de l’étude de chaque continent, (3) l’Amérique du Nord et un regard approfondi sur chacun des États, (4) l’Europe, et (5) les autres continents l’un après l’autre6.

Les types de questions sur cartes

Quelques éléments m’ont sauté aux yeux lorsque j’ai commencé à examiner en détail les livres de géographie de Mason :

  • la portée et la séquence
  • la conception des questions sur cartes

Souvent, nous demandons à un enfant de trouver un endroit particulier sur la carte en lui donnant le nom du lieu. L’enfant cherche aveuglément le mot que nous lui avons donné et « trouve ou non les noms sur sa carte », comme le dit Charlotte Mason dans son livre L’éducation à la maison. En fin de compte, on leur indique l’emplacement et on espère qu’ils seront capables de se rappeler l’information la prochaine fois que le besoin s’en fera sentir. Les questions de Mlle Mason, en revanche, les orientent vers l’endroit où ils pourraient trouver le lieu et concentrent leur attention sur les caractéristiques physiques plutôt que sur les mots. Une autre règle éducative enseignée à la House of Education était : « Ne dites jamais à l’élève ce qu’il peut découvrir par lui-même » (Wix, 1911, p. 47). Ces questions bien conçues sur la carte fournissent juste ce qu’il faut pour aider l’élève à trouver lui-même l’endroit souhaité. Les questions suivantes permettent à l’enfant de faire le tour de la carte.

Dans son article intitulé The Teaching of Geography, Mlle Pennethorne mentionne l’importance des concepts de latitude et de longitude :

« Nous enseignons aux enfants la latitude et la longitude, bien que cela choque certains de nos contemporains, car nous savons qu’une carte n’a aucun sens pour eux tant qu’ils n’ont pas pris conscience de sa dimension. » (Pennethorne, 1956, p. 256)

Grâce à ces questions sur la carte, les élèves étaient invités à remarquer et à mesurer la longueur et la largeur de divers continents ou pays. En outre, les élèves plus âgés étaient invités à comparer ces mesures avec la situation d’autres villes, pays et continents.

Lorsque j’ai pris conscience de la valeur de ces questions, j’ai décidé de m’en servir. Malheureusement, Mlle Mason n’a pas fourni les réponses dans ses livres. J’ai donc commencé à étudier l’atlas afin de les compiler pour moi-même. Je vous propose donc  un lien vers toutes ces questions sur les cartes contenues dans le livre II ainsi que les réponses correspondantes.

J’ai réalisé qu’il était possible de modifier ces questions ou de créer les miennes en suivant le format utilisé dans les livres d’Ambleside. En feuilletant le livre IV, j’ai découvert, cachée à la page 53, après les questions sur la carte de France, cette note sur la modification des questions :

Note : Les « Questions sur la carte » peuvent être modifiées par un exercice comme celui qui suit.

Rédigez, à partir de la carte, une description de ___, suivant les rubriques suivantes :

I. Frontières.

II. La côte. Découpée, ou autre. Étendue, ou autre. Ouvertures – baies, golfes et estuaires. Villes de bord de mer. Caps. Îles au large des côtes. Terre la plus proche en face de chaque côte. Facilités pour le commerce extérieur.

III. Montagnes. Noms, position et direction des chaînes de montagnes, et noms de tous les sommets ou cols.

IV. Les fleuves. Source et direction des principaux cours d’eau ; mers dans lesquelles ils se jettent ; autres pays, s’il y en a, qu’ils traversent avant d’entrer ou après être sortis de –. Leurs affluents. Villes sur leurs rives. Villes dans leurs bassins. (Mason, 1883)

Le livre III couvrait les comtés d’Angleterre et était programmé sur les trois années de la Form II. J’ai été surprise par le temps que la PUS passait à étudier les comtés d’Angleterre et par le nombre de questions détaillées pour un pays qui n’a que la taille de l’État de Louisiane. Voici un échantillon des questions sur les comtés de Cambridge et de Huntingdon :

1. Isle of Ely, au nord de Cambridge, se trouve dans les Fens ; nommez les coupes qui ont été faites pour drainer cette région plate. Sur quelle rivière se trouve la ville d’Ely ? Dans quel comté cette rivière entre-t-elle à Huntingdon ? Quel affluent rejoint l’Ouse près d’Ely ? Quelle ville célèbre se trouve sur la Cam ?

2. Citez quatre autres villes importantes de Cambridge. Quelles collines se trouvent au sud de ce comté ? Quelle chaîne de montagnes s’étend jusqu’à Hertford ?

3. Nommez trois villes dans le petit comté de Huntingdon.

4. Quels sont les quatre comtés qui bordent Cambridge et Huntingdon ? Dans quelle partie de l’Angleterre se trouvent ces deux comtés ? (Mason, 1881b, p. 179)

En raison de la taille immense des États-Unis, je pense qu’il est judicieux d’examiner une région géographique du pays à la fois. Nous pouvons suivre l’exemple de Mason en examinant l’ensemble (le pays) avant d’étudier en détail chacune des parties (les états).

J’ai aussi remarqué que les questions sur cartes comportaient un certain nombre d’éléments historiques. Bien qu’il était évidemment important d’apprendre les lieux et les noms contemporains sur la carte actuelle, il était également souhaitable que les élèves puissent superposer dans leur carte mentale des lieux et des événements historiques.  Voici deux exemples de questions de ce type :

  • Comment s’appelle la basse plaine drainée par le Tigre et l’Euphrate ? Quelles villes célèbres de l’Antiquité se trouvaient dans cette plaine ? (Mason, 1884, p. 37)
  • Citez trois champs de bataille dans les collines de Cheviot, en indiquant la date de chaque bataille. (Mason, 1881b, p. 15)

Instructions pour l’utilisation des questions sur cartes

Lorsque j’ai commencé à lire les programmes, ce qui a attiré mon attention, ce sont les livres de géographie et les instructions de poser « six questions sur carte » avant la lecture. Après avoir lu les préfaces des livres, je me suis demandé comment les instructions qu’ils contenaient se situaient par rapport aux programmes. J’ai donc dressé une liste afin d’observer les changements survenus au fil du temps.

Programmes 90–127 (1921-1933)
InstructionsIBIAIIBIIAIIIIVV*VI*
Pour chaque leçon, il devrait y avoir six questions sur carte, puis lecture de la leçon et narration.102–120102–120
Répondre aux questions sur carte avant chaque leçon.121–127
Répondre aux questions à partir de la carte dans le livre de géographie puis de mémoire avant chaque leçon.90–9990–99
Répondre aux questions à partir de la carte et inscrire les noms sur une carte vierge (de mémoire) à chaque leçon.90–9990–99
Dans tous les cas, répondre aux questions à partir de la carte avant chaque leçon, puis lecture et narration ; croquis de cartes fait de mémoire.100–127100–127100–127100–127
Toute la géographie doit être apprise avec l’aide de cartes [ou d’un atlas].90–12790–127
Exercice de dix minutes sur la carte du monde chaque semaine.99–12799–127
Exercice de dix minutes sur la carte du monde [ou de la Grande Bretagne ou de l’empire britannique] chaque semaine.90–127
Exercice de dix minutes sur la carte du monde [ou de l’Europe ou de l’Empire] chaque semaine.90–127
Pour plus d’entraînement avec les cartes, From Pole to Pole.118–120118–120
Etudes de cartes de régions.124–127
The English Speaking Nations, … avec le Livre de géographie V d’Ambleside, … pour référence et travail sur carte.118–123
Résumer les lectures en dessinant des cartes de mémoire.115–127115–127

* Les programmes des Forms V et VI ne sont disponibles que pour les programmes 115 à 127.

À quoi ressemblait une leçon utilisant les questions sur cartes ? Comment les questions sur cartes s’intègrent-elles dans l’ensemble des leçons de géographie présentées dans chaque programme ? Comment tous les éléments fonctionnent-ils ensemble ? Où se situait chacune de ces leçons dans l’emploi du temps ?

Voici quelques citations mémorables sur lesquelles je suis tombée en cherchant des réponses :

« La méthode adoptée ici pour concilier la vision scientifique de la géographie avec la vision humaniste présentée par le P.N.E.U. consiste à utiliser une série de cartes de chaque pays étudié. L’enfant fabrique virtuellement son propre atlas qui indique pour chaque pays, le relief, la température, les productions, la population, les rivières, les villes, etc. Une grande partie de ces faits sont inscrits sur les cartes vierges dans le cadre même de la narration, tandis que les comparaisons « scientifiques », de cause à effet et autres, sont effectuées sous la rubrique des questions sur cartes. … En plus des questions générales, le programme (exercices sur les cartes du monde chaque semaine) permet d’aborder la géographie mondiale concrète qui se présente dans de nombreuses leçons, autres que celle de géographie. » (Household, 1925, p. 767)

« Nous commençons toujours par étudier la carte de la nouvelle leçon et par répondre aux questions sur la carte de la dernière leçon. Après chaque leçon, les enfants doivent être capables de décrire chaque région d’une carte vierge, en y mettant des noms. » (Smith, 1913, pp. 525-526)

« Ces questions sont, bien entendu, posées par le professeur (qui doit, si nécessaire, les inventer lui-même), et les élèves doivent y répondre à partir de la carte uniquement. » (Heath, 1903, p. 931)

« Après une leçon de géographie, Mlle Mason a déclaré que les connaissances des enfants devaient être entretenues par des questions sur les cartes. Elle a également parlé de l’inconvénient de faire le travail à la place des enfants, en répondant à leurs questions, et de la nécessité d’attirer leur attention au début d’une leçon. » (Criticism, 1907, p. 35)

« Il faut commencer par des cartes, nombreuses et de différentes sortes, des exercices et des questions sur les cartes et l’enseignement oral proprement dit. Puis la lecture des livres de géographie d’Ambleside et les nombreux « extras » et « travaux connexes » répartis dans le programme. Et enfin, la reproduction des leçons en dessinant des cartes de mémoire, en répondant aux questions sur les cartes et en produisant des compositions écrites. » (Parkin, 1929, p. 384)

« Il y a un « exercice de dix minutes sur la carte du monde chaque semaine ». C’est très large. Un professeur entreprenant, pensant aux douze mois à venir, pourrait organiser un programme de trente courtes leçons de géographie « mondiale » qui répondrait à toutes les attentes de la théorie moderne à cet égard. » (Parkin, 1929, p. 386)

« Une discussion s’ensuivit sur les cartes et leur intérêt, ainsi que sur le temps qu’il faut y consacrer. L’opinion générale était que les cartes sommaires étaient les plus souhaitables, et l’accent fut mis sur la valeur des dix minutes de cours hebdomadaires sur la « carte du monde ». » (Parkin, 1929, p. 388)

Plus je passais de temps à chercher des réponses à mes questions, plus je me rendais compte que les questions sur cartes étaient impliquées dans deux leçons hebdomadaires distinctes : un exercice sur cartes de dix minutes, qui pouvait porter sur n’importe quoi, et une leçon plus détaillée, qui suivait généralement une progression précise, en utilisant le livre de géographie. L’article d’Eleanor Frost, décrivant la matinée d’un enfant, montre à quoi peut ressembler un exercice de dix minutes sur la carte :

« La dernière leçon était un exercice rapide de dix minutes sur la carte. On montra la carte d’Amérique du Sud et les questions portaient toutes sur l’empire inca, autrefois célèbre, qui avait d’ailleurs été abordé dans l' »Histoire générale » du matin en tant que possession espagnole. En suivant dans leur propre atlas, les enfants trouvèrent les pays inclus dans l’empire à l’époque ainsi que ses frontières, puis les parallèles de latitude et les parties des autres continents qui se trouvaient entre les mêmes latitudes. A partir de là, et en considérant la position et la direction des « Andes », ils déduisirent quelques faits sur le climat – à ce stade, je lus dans « From Pole to Pole » un court passage descriptif des caractéristiques du paysage. Ensuite, ils trouvèrent les quatre volcans les plus élevés et deux des principales villes. Puis, après quelques minutes consacrées à l’observation et à la mémorisation de ces lieux, les enfants fermèrent leurs atlas et répondirent à des questions telles que : « Quelles sont les frontières de l’Equateur ? « Quel volcan se trouve directement au sud de Quito ? » etc. L’idée sous-jacente d’une telle leçon est qu’il doit s’agir d’un travail oral rapide, destiné à familiariser les élèves avec les cartes, et ne doit pas être confondu avec les leçons de géographie, infiniment plus complètes et détaillées. » (Frost 1915, p. 576)

De temps en temps, dans certains programmes, From Pole to Pole était suggéré comme « entraînement ou exercice sur carte ». Notez que seul un « court passage descriptif » est lu parmi les neuf pages sur l’empire inca dans From Pole to Pole. Les livres, les vidéos, les images, etc. ne sont que des outils permettant à l’enseignant d’illustrer les idées véhiculées par la carte, qui reste l’élément central.

Un autre élément que j’ai remarqué est la progression à travers les Forms, de l’apprentissage de ce qu’est une carte et comment la lire, à l’étude des cartes et aux réponses aux questions sur celles-ci, jusqu’à la synthèse des lectures en faisant des cartes de mémoire. Je suis encore en train d’apprendre comment tout mettre en œuvre, mais les ressources suivantes m’ont été très utiles pour comprendre la mise en œuvre pratique :

Préparation des questions

Mon processus personnel de préparation des questions sur carte, à utiliser dans notre classe à domicile, peut être différent de ce que quelqu’un d’autre choisit de faire, mais j’ai pensé qu’il serait utile de le partager au cas où vous décideriez d’utiliser la liste de questions et de réponses du Livre II que nous fournissons ici. Il est très probable que vous souhaitiez apporter des modifications et des ajouts à cette liste. Mon processus est le suivant :

1) Déterminer la réponse de Mason aux questions en me référant à sa (ses) carte(s) et au texte des livres de géographie. Cela me permet de savoir quelles informations elle voulait faire découvrir aux élèves. Cela m’aide également à décider si je dois procéder à des révisions ou comment le faire.

2) Mettre à jour éventuellement certains noms. Parfois, il s’agit d’un simple changement de nom. D’autres fois, je modifie la formulation de la question elle-même ou j’ajoute des questions supplémentaires.

3) S’assurer que les lieux sont référencés sur le ou les atlas que mes enfants utiliseront. L’élément central de ces leçons de géographie étant la carte elle-même, il est important que les questions reflètent l’atlas que l’élève étudie. Les atlas varient considérablement dans la quantité de détails qu’ils fournissent, notamment en ce qui concerne les villes et les villages, les baies et les caps, les chaînes de montagnes et les rivières. Je pose généralement des questions sur les plus grands ou les plus importants de ces éléments. Je crée des questions pour les zones que j’aimerais qu’ils examinent plus en détail. Souvent, nous utilisons plusieurs atlas ou cartes pour nos études.

4) Éliminer ou ajouter des questions de manière appropriée pour assurer la coordination avec d’autres livres. Les lieux mentionnés dans d’autres livres de géographie sont incorporés. C’est également à ce moment-là que j’ajoute des lieux historiques ou des points de repère qui peuvent être mentionnés dans les lectures de l’année en cours ou des années précédentes.

Révisions et mises à jour

Il a immédiatement été évident que des révisions seraient nécessaires aux cartes des livres de géographie pour répondre à mon objectif. Certains des changements les plus importants ont eu lieu en Europe et en Afrique. Des empires se sont scindés en pays distincts. L’éclatement de l’Union soviétique et les troubles politiques en Europe de l’Est ont complètement modifié les frontières dans cette partie du monde. Mason a mentionné qu’une grande partie de l’intérieur de l’Afrique était encore inconnue à cette époque (Mason, 1882). Et seuls 39 États avaient été officiellement admis dans l’union des États-Unis au moment de la première impression des livres.

Le déclin de la colonisation au 20ème siècle a également entraîné des changements spectaculaires. La carte du monde d’aujourd’hui contient de nombreux petits pays au lieu de grands empires. Cependant, certaines de ces informations historiques peuvent être transmises en modifiant la formulation des questions de Mason. Il est toujours utile de savoir à quel pays une île ou une région appartenait auparavant, car cette appartenance a généralement influencé la région et les personnes qui y vivent.

Un autre élément de mes mises à jour fut les changements de noms. Charlotte Mason avait tendance à utiliser des versions anglaises des noms, qu’il s’agisse de noms de compositeurs ou de noms de lieux. Les noms de lieux figurant dans les atlas actuels sont plus proches des orthographes indigènes ; je les ai donc modifiés pour qu’ils correspondent à nos cartes. Les modifications apportées aux noms de lieux chinois ont été un peu plus compliquées. Au début, j’ai supposé que les noms réels avaient changé. Mais après des recherches plus fines, j’ai réalisé que seules les versions anglaises des noms avaient changé. Les noms chinois, représentés par des caractères au lieu de lettres lorsqu’ils sont écrits, peuvent être prononcés différemment selon la langue et le dialecte local. Le système pinyin, qui est aujourd’hui la norme, s’inspire de la prononciation du mandarin. Les noms que Mason a utilisés dans ses livres reposent sur la romanisation de prononciations régionales avant l’établissement du pinyin. Sur les conseils d’un contact vivant en Chine, j’ai décidé d’utiliser les orthographes pinyin. Cependant, dans la plupart des cas, j’ai gardé les deux noms lorsqu’il s’agit de villes plus grandes ou plus importantes sur le plan historique.

Certaines mises à jour des livres de géographie d’Ambleside ont été effectuées du vivant de Charlotte Mason et après. J’ai supposé qu’il existait certaines différences entre les éditions originales du London Geographical Reader et du Ambleside Geography Reader, mais je n’ai pas pu le vérifier. Plus tard, j’ai remarqué que les programmes 102 à 105 (avril-juillet 1925 à avril-juillet 1926) ne suivaient pas le calendrier typique des programmes précédents et ultérieurs. Au lieu de cela, ils faisaient référence aux révisions apportées aux livres d’Ambleside et comprenaient des assignations de pages facultatives pour des livres alternatifs au Livre II (Forme I) et au Livre IV (Forme III). Une annexe au Livre IV, intitulée « Reconstruction de l’Europe », semble être un pamphlet imprimé par le PNEU vers 1922. Le programme 97 (septembre-décembre 1923) est le premier à mentionner l’utilisation de cette annexe. Sur la base des informations contenues dans les programmes ultérieurs et des références de la Parents’ Review, j’ai déterminé que les éditions révisées des livres ont été publiées comme suit :

Livre I – 1926

Livre II – 1926

Livre IV – 1928

Livre V – 1930

Un exemplaire de l’édition de 1928 (troisième révision) du Livre IV sur l’Europe, révisé par R. B. Westmacott, se trouve au Musée Armitt. Le texte suivant est un extrait de la préface :

« Dès que la Conférence de la paix commença ses séances sur la fin de la guerre mondiale, les géographes furent unanimes à reconnaître que la carte du monde telle qu’elle existait en 1914 deviendrait presque immédiatement obsolète, et que l’histoire des États européens était sur le point de commencer une phase entièrement nouvelle de son développement.

Pour combler le fossé de la reconstruction, un appendice, ainsi qu’une double feuille de corrections du Livre IV, ont été publiés il y a six ans, ce qui a permis de répondre de manière satisfaisante à ce besoin temporaire. Depuis lors, la consolidation croissante des divisions politiques de l’Europe a fait apparaître la nécessité d’une révision complète et approfondie du volume, tâche dont j’ai eu le privilège d’être chargé. » (Westmacott, 1928, p. v)

Voici quelques-uns des principaux événements et changements qui se sont produits après la rédaction des premiers livres de géographie de Mason : la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, l’éclatement de l’Union soviétique, la guerre du Vietnam, l’indépendance de l’Inde vis-à-vis de la Grande-Bretagne, la guerre de Corée et les changements en Europe de l’Est.

Même aujourd’hui, il peut être difficile de suivre les changements politiques sur la carte. En corrigeant les réponses du Livre II, nous avons découvert que la Macédoine avait officiellement changé son nom en Macédoine du Nord en 2019, ce qui n’apparaît pas dans mon atlas le plus récent. Il peut suffire de signaler un tel changement à votre élève, mais il peut être plus bénéfique de l’utiliser pour entamer une discussion sur la ou les raisons de ce changement.

Questions d’examen

Les questions d’examen du PNEU sont un outil utile car elles nous donnent une idée du travail et du rappel des connaissances attendus des étudiants dans différentes Forms à la fin d’un trimestre. Voici quelques exemples avec les numéros de page correspondants des livres de géographie :

Form IA

Que savez-vous des fjords de Norvège, de la plaine sibérienne, du désert d’Arabie ? (Livre II, pp. 100-129)

Pouvez-vous dessiner la forme de l’Inde ? Que savez-vous de (a), le climat, (b), le fleuve du Gange ? Ou, que savez-vous de (a), John Chinaman, et (b), Hong-Kong ? (Livre II, pp. 130-164)

Que savez-vous de Christophe Colomb ? Racontez six choses sur le Canada. (Livre II, pp. 164-200)

Form IIB

Décrivez une visite dans le Derbyshire. (Livre III, pp. 65-102)

Que savez-vous (a), des marais salants du Cheshire, ou des Welsh Marches, (b), du canal de Bristol ? (Livre III, pp. 65-102)

Form IIA

Donnez une carte du Wiltshire, en indiquant les frontières, les villes principales et les caractéristiques physiques. (Livre III, pp. 241-276)

Que savez-vous de Stonehenge, Chippenham et Salisbury ? (Livre III, pp. 241-276)

Form III

Dessinez une carte de l’Allemagne en indiquant les États, les principales caractéristiques physiques et les villes. Décrivez un voyage sur le Rhin. (Livre IV, pp. 142-187)

Form IV

Décrivez les États montagneux d’Amérique du Sud. (Livre V, pp. 161-209)

Décrivez les caractéristiques physiques, le climat et les industries de la colonie du Cap. Nommez ses villes. (Livre V, pp. 161-209)

Que savez-vous des États de l’Est (États-Unis), de leur situation, de leurs industries et de leurs villes ? (Livre V, pp. 210-267)

Quelles sont les républiques d’Amérique du Sud ? Décrivez l’une d’entre elles. Ou, quels changements ont eu lieu en Europe de l’Est depuis la guerre ? Dessinez une carte. (Livre V, pp. 210-267)

Autres ressources

En lisant les Livres d’Ambleside (livres II à V), il m’est rapidement apparu qu’ils ne pouvaient pas être lus « tels quels ». Au lieu d’avoir un livre que je pourrais lire mot pour mot, j’ai puisé dans une variété de livres et d’autres sources. Maintenant que je sais que tout est centré sur les cartes, je cherche des photos et des vidéos qui illustrent la région sur nos cartes et les personnes, les animaux et les plantes qui y vivent.

Cela semble correspondre aux conseils de Mlle Heath :

« Je voudrais suggérer, en conclusion, que l’on peut faire grand usage des photographies, ou même des cartes postales si faciles à obtenir de nos jours, pour intéresser les enfants à leurs études… pensez à la joie supplémentaire d’une leçon lorsqu’il y a les nouvelles cartes postales à regarder, les lieux qu’elles illustrent à rechercher sur la carte, et la description de ces lieux à lire dans le livre. Les « images de Perry »7 sont également utiles à cette fin et peuvent être distribuées à la classe à la fin de la leçon… » (Heath, 1903, p. 936).

Miss Pennethorne a déclaré : « [Nous] avons une tradition bien établie de relier la géographie à toutes les connaissances du monde – art, architecture, géologie, astronomie, biologie, botanique et histoire générale du monde » (Pennethorne, 1956, p. 255).

Cela signifie qu’il n’y a pas de limite aux ressources possibles. En voici quelques-unes que notre famille a appréciées :

  • Vidéos sur des enfants ou des familles qui vivent dans d’autres pays.
  • Photographies de maisons d’autres pays et des articles ménagers qu’elles contiennent.
  • Documentaires sur les animaux, les personnes ou les paysages.
  • Livres sur la façon dont les gens vivent ou sur la nourriture qu’ils mangent.
  • Photographies ou livres sur l’architecture d’une région.
  • Vidéos de voyage

Observations et réflexions

Il y a quelques années, j’ai pris la décision de fournir un effort soutenu pour intégrer les questions sur cartes dans notre enseignement. Au fur et à mesure que ma compréhension de la méthode s’est développée, nous avons apporté des modifications à notre façon de procéder, mais voici notre processus actuel pour les leçons de géographie utilisant les questions sur cartes :

1) Utiliser un ou plusieurs atlas pour répondre à des questions sur la carte, oralement ou par écrit.

2) Si les réponses sont écrites, relire ensemble les réponses pour s’assurer qu’elles sont correctes.

3) Lire des livres ou utiliser d’autres ressources qui donnent un aperçu du terrain, de la flore et de la faune, des personnes qui vivent dans la région, ainsi que de son histoire.

4) Répondre oralement aux questions sur la carte sans la regarder.

5) Dessiner un croquis de la carte de la région de mémoire.

6) Utiliser les questions pour rédiger un texte (élèves du secondaire).

En conséquence, j’ai remarqué que nos expériences avec d’autres livres et événements se sont enrichies. Lorsque j’entends parler d’événements qui se déroulent actuellement dans le monde, comme l’origine de la pandémie de coronavirus et les manifestations à Hong Kong, j’ai maintenant une image de la carte dans mon esprit et je comprends où se trouvent ces endroits les uns par rapport aux autres. Récemment, j’ai étudié la carte des îles britanniques en préparant des questions sur cartes pour mes enfants. Peu après, je lisais un livre sur l’Armada espagnole (The Voyage of the Armada : The Spanish Story de David Howarth). Un des chapitres traitait de la partie de l’Armada qui tentait de retourner en Espagne en contournant le nord des îles britanniques. Il y avait de nombreuses descriptions des différentes îles et baies autour de l’Écosse et de l’Irlande où les différents navires ont fait naufrage. Comme j’avais une image mentale de cette région, j’étais mieux à même de suivre l’histoire et d’imaginer ce qui se passait.

Nous n’avons pas besoin de sortir une carte chaque fois qu’un lieu est mentionné dans nos lectures, car mes enfants plus âgés ont une carte mentale à laquelle ils peuvent se référer. Le climat d’une région peut être déduit en observant le terrain et la latitude. Les trajets des rivières sur la carte nous aident à comprendre la topographie des terres qu’elles traversent. Les événements actuels prennent tout leur sens lorsque l’on connaît la ou les régions où ils se produisent. Comprendre comment la géographie physique, apprise grâce aux cartes, affecte les relations de chaque pays avec ses voisins, est une faculté qui se développe avec le temps. Si l’on ajoute à cela l’apprentissage et la mise en relation de l’histoire au fil du temps, on obtient encore plus de connexions.

Ce n’est que récemment que j’ai trouvé des instructions plus spécifiques sur ce à quoi devrait ressembler « l’exercice de dix minutes sur la carte du monde chaque semaine ». J’ai l’intention d’ajouter cet exercice à nos leçons pour la prochaine année scolaire et je suis enthousiaste à l’idée d’enrichir nos livres d’Histoire et d’actualité.

J’aimerais pouvoir trouver des versions modernes des livres de géographie de Mason contenant un récit qui a pour but « d’associer des idées intéressantes aux différents États et régions du monde, avec la situation desquels les enfants sont familiarisés ; et, en même temps, de transmettre en langage simple quelques-uns des principaux faits et principes de la géographie » (Mason, 1882, p. v). Malheureusement, de nombreux livres de géographie disponibles aujourd’hui sont dépassés, se concentrent sur des aspects isolés de la géographie ou se lisent trop comme un manuel scolaire, en se concentrant sur « des faits et des chiffres secs » (Mason, 1886, p. 272)3.

En attendant, je m’efforce de développer des questions et d’utiliser une combinaison de sources qui complètent les cartes, tout en gardant un œil sur les livres qui partagent l’objectif de Mason :

« Tout en s’efforçant de faire des déclarations claires, et d’utiliser un langage simple, l’auteur a pris soin de ne pas expliquer chaque allusion de façon tranchée, ce qui conduirait les enfants à supposer qu’il n’y a rien de plus à apprendre. Les grandes personnes trouvent que les allusions à des sujets dont ils ne savent rien sont de grandes incitations à poursuivre la lecture : nous espérons que ces livres pourront contribuer à former chez les enfants un goût pour des lectures aussi profitables que les livres de voyage et d’Histoire générale ; et « Voilà quelque chose que vous pourrez lire plus tard » est une suggestion du maître qui devrait porter ses fruits dans la vie future de ses élèves. » (Mason, 1883, p. v)

Références

Criticism lessons (1907). In L’Umile Pianta, Mars, 1907 (pp. 34–35). Londres: Parents’ National Educational Union.

Frost, E. (1915). Impressions of conference work with class II. In The Parents’ Review, volume 26 (pp. 573–578). Londres: Parents’ National Educational Union.

Heath, C. (1903). The uses of books in geography. In The Parents’ Review, volume 14 (pp. 930–936). Londres: Parents’ National Educational Union.

Household, H. (1925). Notes for the conference of July 18th, 1925, on P.N.E.U. methods. In The Parents’ Review, volume 36 (pp. 751–784). Londres: Parents’ National Educational Union.

Mason, C. (1881a). Elementary geography. Londres: Edward Stanford.

Mason, C. (1881b). The counties of England. Londres: Edward Stanford.

Mason, C. (1882). The British empire and the great divisions of the globe. Londres: Edward Stanford.

Mason, C. (1883). The countries of Europe, their scenery and peoples; with some account of the motions of the earth, &c. Londres: Edward Stanford.

Mason, C. (1884). The old and the new world: Asia, Africa, America, and Australia: the causes which affect climate; and the interchange of productions. Londres: Edward Stanford.

Mason, C. (1886). Home education. Londres: Kegan Paul, Trench & Co.

Parkin, B. (1929). The teaching of geography. In The Parents’ Review, volume 40 (pp. 381–388). Londres: Parents’ National Educational Union.

Pennethorne, R. (1956). The teaching of geography. In The Parents’ Review, volume 67 (pp. 254–257). Londres: Parents’ National Educational Union.

Smith, J. (1913). How we teach geography. In The Parents’ Review, volume 24 (pp. 522–528). Londres: Parents’ National Educational Union.

Westmacott, R. (1928). The countries of Europe: their scenery and peoples with some account of the motions of the earth, etc. Londres: Kegan Paul, Trench Trubner & Co.

Wix, H. (1911). Mrs. Curwen’s method. In L’Umile Pianta, June, 1911 (pp. 46–51). London: Parents’ National Educational Union.

Notes de la traductrice :

(1)   Education à la maison, partie V, chapitre XVII.

(2)   Préface de Elementary Geography

(3)   Préface du Livre II, The British Empire and the Great Divisions of the Globe

(4)   Préface du Livre III, The Counties of England

(5)   Préface du Livre IV, The Countries of Europe

(6)   L’idée de Charlotte Mason était de commencer par étudier les continents en survolant les différents pays puis d’étudier son propre pays en détail. L’auteur étant américaine, elle commence par étudier les Etats-Unis en détail (et non le Royaume-Uni). Cette séquence est à adapter selon le pays où l’enfant habite.

(7) Les “Perry pictures” ou “images de Perry” étaient des reproductions de photos ou gravures.

Version française de l’article publié par Charlotte Mason Poetry avec leur autorisation. (Traduction ©2022 Sylvie Dugauquier, relecture Charlotte Roman et Maeva Dauplay)

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