Note de Charlotte Mason Poetry : Cette semaine, nous poursuivons notre voyage avec The changing year. Pour plus d’informations sur la façon d’utiliser cette ressource inspirante de Florence Haines, veuillez consulter l’article intitulé « Une promenade en février ». Nous espérons que l’épisode de cette semaine vous donnera des idées intéressantes pour des études spéciales, ainsi qu’une incitation à sortir vous-même pour explorer la nature en cette période unique de l’année.

Image © Jean-Sébastien Caron Photographe

Par Florence M. Haines
La nature au fil de l’année, pp. 102-111

“Après lui, venait le frileux Décembre,
Mais gaiement il faisait festin,
Allumait de grands feux de joie, tant que le froid il en oubliait,
Et tant la naissance de son Sauveur l’esprit lui réjouissait ; 
Il allait, monté sur une chèvre à la barbiche embroussaillée,
Celle-là même – dit-on – qui nourrit Seigneur Jupiter jadis
En ses tendres années, par les soins de la jeune Eléenne ; 
Dans ses mains une large et profonde coupe il portait,
Et sans trêve à la santé de ses égaux il buvait.”
Spencer

Décembre, ainsi appelé du latin decem, dix, avant que janvier et février ne soient ajoutés au calendrier, était non seulement le dixième mais aussi, comme c’est toujours le cas aujourd’hui, le dernier mois de l’année. Pour nos ancêtres, c’était le « winter-monat« , c’est-à-dire le mois d’hiver ; mais après que les Saxons eurent adopté le christianisme, ils l’appelèrent, par dévotion pour la naissance du Christ, heligh-monat, c’est-à-dire le mois sacré. C’est toujours le Christmonat en Allemagne, le mois de la Nativité, mais il était également connu sous le nom de Midwinter-monath et Guil erra. Selon le Dr Sayers, « la fête de Thor, qui était célébrée au solstice d’hiver, était appelée guil du nom iol, qui est maintenant devenue Yule. Cette fête semble se poursuivre pendant une partie du mois de janvier. »

C’est en décembre que se déroule le jour le plus court, généralement le 21, car après cette date, les heures de lumière du jour augmentent progressivement jusqu’à atteindre leur maximum au milieu de l’été. Mais les nuits d’hiver compensent pleinement leur obscurité par l’éclat des cieux étoilés, ce glorieux témoin de la main divine.

L’hémisphère Nord contient un nombre beaucoup plus important de constellations et une plus grande proportion d’étoiles de première magnitude que l’hémisphère Sud : la Grande et la Petite Ourse, le Bouvier, Cassiopée, Persée et Andromède, Hercule, le Taureau, Pégase, le Cocher, les Gémeaux, le Lion, l’Aigle, le Cygne, la Baleine, Eridan, le Grand Chien et le Petit Chien.

« Orion, agenouillé dans sa niche étoilée,
La Lyre, dont les cordes produisent de la musique perceptible
Par les oreilles pieuses, et bien d’autres splendeurs encore. »

La superstition nous avertit que pointer du doigt les étoiles attire la pluie, une fantaisie joliment exprimée par le dicton allemand selon lequel les étoiles sont les yeux des anges et qu’en les pointant du doigt, nous les faisons pleurer. Les Français disent : « Quand les Étoiles sont plus brillantes que de coutume la pluie est probable, » et

« Ciel très étoilé
N’est pas de longue durée, »

tandis que

« Lorsque beaucoup d’étoiles filent en Septembre
Les tonneaux sont alors trop petits en Novembre, »

A présent,

« Cette vierge aux feux blancs
Que l’homme, en son jargon, appelle la lune, »

à propos de laquelle chaque continent et chaque peuple possède son propre mythe, monte haut dans le ciel clair tandis que le soleil est à son altitude la plus basse ; et alors qu’elle « glisse en scintillant sur les flancs” transparents des nuages, au-dessus d’un monde blanc de neige, la scène est d’une beauté indescriptible.

La blancheur particulière de la neige est due à l’air qui s’entremêle entre les flocons ; la lumière ne peut pas y pénétrer, mais est réfléchie d’un point à l’autre des minuscules cristaux dont les flocons sont constitués. Ces cristaux divisent les rayons lumineux en teintes prismatiques, et celles-ci s’unissent aux rayons des autres cristaux pour produire cette couleur blanche et pure. La nuit, la neige est légèrement phosphorescente, tandis qu’au soleil, les petits cristaux brillent comme d’innombrables diamants. Chaque flocon est composé de minuscules spicules de glace, formées par la condensation de vapeur d’eau autour de minuscules particules de poussière. La forme varie du simple hexagone aux étoiles complexes, mais dans tous les cas, les spicules de glace sont disposés selon des angles de 60° ou 120°. Plus la température est basse, plus la taille du flocon est petite et plus le motif est élaboré. Plus d’un millier de formes différentes de flocons de neige ont été répertoriées, et celles-ci ont été divisées en cinq classes, mais dans chaque tempête de neige, il n’y a généralement qu’une seule classe de flocons de neige. Par temps calme, chaque flocon est séparé et distinct, mais par temps venteux, ils sont projetés les uns contre les autres en masses irrégulières.

Pour l’agriculteur, la neige est un visiteur bienvenu, qui enrichit le sol et le protège du gel, le sol sous-jacent étant parfois jusqu’à 15°C plus chaud que l’air environnant. En effet, on a remarqué que les délicates fleurs suisses, qui, dans leurs Alpes natales, sont abritées sous une douce couverture de neige, ne peuvent pas supporter, par exemple, le froid d’un hiver anglais. Les flocons sont si légèrement superposés que 25 cm de neige ne donnent que 2,5 cm d’eau, et l’air emprisonné dans ses flocons retient la chaleur du sol de la même manière et pour la même raison qu’un châle de laine conserve la température du corps, et que les oiseaux, par temps froid, gonflent leurs plumes pour se réchauffer. De même, une couche de glace protège les eaux libres :

« Le vent froid a balayé le sommet de la montagne
De la neige vieille de cinq mille étés ;
Sur le monde ouvert et le sommet des mornes collines
Il avait rassemblé tout le froid.

. . . . . . . . .

Le petit ruisseau l’a entendu et a construit un toit

Sous lequel il put se loger, à l’abri de l’hiver :

Toute la nuit, aux lueurs givrées des étoiles blanches

Il tailla ses arcs et fit coïncider ses poutres ;

Ses rayons de cristal étaient minces et clairs

Comme les éclats de lumière qui sculptent les étoiles ;

. . . . . . . . .

Parfois ses eaux tintantes glissaient
A travers une forêt de feuillage givré,
De longues et étincelantes allées d’arbres à tige d’acier
Se pliant pour feindre une brise ;
Parfois, le toit ne possédait pas de bordures
Mais des mousses argentées se développaient en dessous ;
Parfois, il était sculpté en relief
Avec de pittoresques arabesques de feuilles de fougères glacées ;
Parfois, il était simplement lisse et clair
Pour que la joie du ciel puisse briller à travers, et ici
Il avait attrapé les pointes de jonc hochant la tête
Et les avait couverts de gouttes de diamant,
Qui cristallisaient les rayons de la lune et du soleil,
Faisant de chacun d’eux une étoile ;
Un dispositif des plus rares – aucun constructeur mortel
Ne pourrait imiter ce palais d’hiver de glace. »

La glace, comme la neige, est composée de cristaux à six côtés, mais ceux-ci ne sont pas visibles tant qu’ils sont gelés ; cependant, lorsqu’un cristal fond, son contour peut être observé au microscope sous la forme d’une étoile d’eau parmi la glace environnante. En raison de la propriété particulière de l’eau, qui se dilate au moment où elle gèle et se contracte – retrouvant son volume initial – lorsqu’elle fond, l’eau de ces étoiles ne remplit pas la cavité laissée par la fusion. C’est cette expansion qui permet à la glace de briser non seulement nos conduites d’eau, mais aussi les falaises et les rochers, et d’émietter les mottes de terre de nos champs et de nos jardins pour en faire un sol exploitable. Avant le Nouvel An, le gel se prolonge rarement le long des côtes Atlantiques, et les Anglais ont coutume de dire : « Si la glace supporte le poids d’un canard avant la Martlemas (jour de la Saint-Martin, 11 novembre), aucune ne supportera celui d’une oie tout l’hiver. »

« Mords, givre, mords !
Vous vous enroulez loin de la lumière
Le cloporte bleu, le loir dodu,
Les abeilles sont assoupies, et les mouches sont mortes, »

mais il y a une petite créature encore active, car :

« La poésie de la terre ne s’arrête jamais ;
Par une soirée d’hiver solitaire, quand le gel
A forgé le silence, du poêle monte, strident,
Le chant du grillon, »

Comme la Sauterelle, la Blatte et le Criquet, le Grillon appartient à l’ordre des orthoptères, insectes à ailes droites ; ceux-ci ne passent par aucun stade passif, mais se développent par une série de changements et les larves  ressemblent beaucoup à l’adulte. La sous-famille des Saltatoria ou des sauteurs, à laquelle appartiennent les Sauterelles et les Grillons, est parfois connue sous le nom d’orthoptères musicaux, en raison de la stridulation ? sonore des mâles, stridulation, dans le cas du Grillon et de certaines Sauterelles, produit en frottant une aile contre l’autre ; les oreilles, qui ont la forme d’une dépression en forme de fosse munie de tambours et de nerfs, sont situées au sommet des pattes avant.

Il existe quatre principales espèces de grillons en Europe. Le Grillon domestique (Gryllus domesticus) est de couleur brun rougeâtre et se trouve généralement en intérieur, bien qu’on puisse parfois l’observer en plein air l’été. Silencieux pendant la journée, il sort la nuit à la recherche de miettes et de restes de nourriture. Ses lieux de prédilection sont les habitations, et s’il est privé de chaleur, il reste plus ou moins endormi en hiver. Le Grillon des champs (Gryllus campestris) est plus foncé et relativement plus gros, et on le trouve, comme son nom l’indique, dans les champs et les prairies, où il vit dans des terriers creusés dans le sol. Les pattes avant de la Courtilière, aussi nommée la Taupette (Gryllotalpa vulgaris) sont épaisses et courtes et ont la forme de celles d’une Taupe, se terminant par quatre fortes griffes. C’est un insecte fouisseur plutôt gros, vivant en milieu relativement humide, de la tourbière au potager humide ou encore dans les marais et les prairies humides. Deux à trois cents œufs sont pondus dans son terrier, et les jeunes n’atteignent pas la maturité avant près de trois ans. La dernière espèce, le Grillon des bois (Nemobius sylvestris), se trouve généralement parmi les feuilles mortes dans les bois ; c’est le plus petit des quatre, il ne mesure pas plus de 10 mm.

À l’extérieur, là où la terre est meuble, de petits tas de terre à la surface montrent que la Taupe creuse plus profondément sous terre pour trouver les Vers de terre dont elle se nourrit, et sur la neige poudreuse se trouvent les empreintes de Lièvres ou de Lapins, et les traces de divers oiseaux. Ces derniers souffrent cruellement de la soif pendant les périodes de gel et une soucoupe d’eau devrait toujours accompagner le petit-déjeuner de graines que des mains bienveillantes leur offrent.

Peu de fleurs nous saluent, mais une Marguerite, un Séneçon, une Camomille ou un Compagnon rouge tardif fleurissent occasionnellement sur le bord du chemin, une Primevère égarée peut être cueillie ici et là, et dans le jardin, la “Rose de Noël, la dernière fleur de l’année », ouvre ses pétales blancs comme neige. Cette plante est une espèce d’Hellébore (Helleborus niger) et l’un de ses anciens noms est l’Herbe du Christ. La légende raconte qu’après la présentation des cadeaux des Mages, une petite bergère se tenait en pleurs car elle n’avait rien à offrir au Saint Enfant. Un Ange s’approcha et, effleurant la neige, révéla à ses yeux éplorés la Rose de Noël, en disant : « Ni l’or, ni la myrrhe, ni l’encens n’offrent plus de plaisir à l’Enfant Jésus que ces pures roses d’hiver ». En Alsace, on raconte qu’ une petite rose sans épines aurait fleuri pour la première fois dans la neige, au milieu de la nuit, à l’heure même où le Sauveur est né. Une autre légende, semblable à celle du Perce-neige, dit encore que la plante poussa d’abord dans les jardins du Ciel, où elle était entretenue par les anges sous le nom de « Rose de l’amour », et qu’après la Chute, causée par la désobéissance d’Adam et Eve dans la Genèse, les anges demandèrent la permission de porter la fleur sur terre, pour consoler le couple malheureux,

« Depuis que cette rose d’hiver
Fleurit au sein des neiges
Un symbole de la promesse, de l’attention et de l’amour de Dieu. »

Le Troène conserve encore ses baies noires, et le Houx porte des fruits écarlates, car ses baies, astringentes, ne sont pas appréciées des oiseaux tant qu’ils peuvent se nourrir autrement. À cette saison, les Romains, lors de la fête des Saturnales, décoraient leurs temples et leurs habitations de branches vertes ; et parmi les nations plus septentrionales où régnait le druidisme, « les maisons étaient parées de conifères en décembre, afin que les esprits sylvestres puissent s’y réfugier et rester à l’abri du gel et des vents froids, jusqu’à ce qu’une saison plus douce renouvelle le feuillage de leurs chères demeures. » On pensait autrefois que le Houx (Ilex aquifolium), issu du vieux bas francique hulis, et dont la racine se retrouve dans l’anglais holly, était ainsi appelé en raison de son utilisation dans les décorations de Noël – holy tree signifie l’arbre sacré – et l’orthographe du moyen anglais est une forme contractée de holm, également appliqué au Chêne vert ou Holly-oak, qui possède également un feuillage persistant. Spenser, dans Faerie Queen, parle d’ailleurs du « sculpteur holme » (Livre I. Chant I). La raison pour laquelle les feuilles supérieures du Houx sont dépourvues des pointes que l’on trouve sur les branches inférieures a longtemps intrigué les botanistes, l’une des suggestions étant que les pointes servent de protection contre le bétail et autres animaux dévorant le jeune arbre, et que les branches supérieures, étant hors de portée des animaux de pâturage, n’avaient pas besoin d’une telle protection. Une autre opinion est qu’il serait possible que le piquant des feuilles dépende de la nature du sol environnant, plus le sol est pauvre, plus le feuillage est épineux. Les fleurs cireuses blanc-verdâtre apparaissent en mai et poussent en grappes près de la tige.

Le Houx a toujours été considéré comme un arbuste sacré : dédié à Saturne par les Romains, qui en ornaient leurs temples, il était employé par les Parsis dans leurs rites de baptême, et dans la mythologie nordique, Baldur était représenté comme se tenant près d’un Houx lorsqu’il fut frappé par la flèche fatale. Son sang fut transformé en baies écarlates, et les larmes de sa femme, Nauna, en fruits nacrés du Gui. Le christianisme attribuait un caractère plus sacré encore aux baies rouges, associant la couronne d’épines aux feuilles épineuses,

« De tous les arbres qui bordent l’allée du Roi,
Lequel aimez-vous le plus ?
Oh, celui qui est vert le jour de Noël,
Le buisson à la poitrine saignante :
Maintenant, le houx avec ses gouttes de sang est pour moi
Car c’est l’arbre de notre chère tante Mary. »

tandis que, en l’honneur de l’arbuste, un autre déclare :

« Quiconque crie contre le houx
Sera pendu haut et court à une corde.
Allelujah. »

Et,

« De tous les arbres qui sont dans le bois,
Le houx porte la couronne. »

Le Gui (Viscum album) tire son nom scientifique du latin viscum, “colle”, avec une influence germanique : wiscu, puis gwy et enfin guy. Les petites fleurs, de couleur verdâtre, apparaissent en mars. Bien que la famille du Gui compte 500 espèces, on n’en connaît qu’une seule chez nous, le rameau familier de nos décorations de Noël, et la plante sacrée des druides. Il était coupé lors d’une cérémonie spéciale au solstice d’hiver, lorsque deux bœufs blancs étaient sacrifiés et que des feux de joie étaient allumés. Ces feux de joie sont probablement à l’origine de la combustion de la bûche de Yule, ainsi que de la règle qui stipule que les conifères de Noël doivent être brûlés lorsqu’ils ont été abattus, au lieu d’être jetés. On raconte qu’après avoir causé la mort de Baldur, sa mère, Frigg, ordonna que le Gui ne touche plus jamais la Terre, le royaume de Loki, de peur que d’autres malheurs ne s’y accumulent, mais qu’il reste suspendu entre le ciel et la terre, et que sous lui soit échangé le baiser de paix.

D’autres plantes utilisées pour la décoration de Noël sont le Romarin et le Laurier, auxquels on peut ajouter le Laurier-cerise ou palme dont le célèbre botaniste anglais Gerarde parle comme d’un arbuste de jardin de choix : le Sapin et l’If jouent également leur rôle. En Ecosse, le Houx est l’insigne du clan Mackenzie, le sapin celui des Grants, et l’if celui des Fraser.

Le sapin est peut-être celui qui a le plus de légitimité à porter le titre d’arbre de Noël car, bien que le Houx soit largement associé à cette fête, c’est la pyramide verte de branches résineuses  ornée de bougies lumineuses et de cadeaux à son pied qui se dresse devant nous lorsque nous prononçons ce nom. Au XIème siècle, l’arbre de Noël, garni de pommes rouges, symbolisait l’arbre du paradis. C’est au XIIème siècle que la tradition du sapin est apparue en Europe, plus précisément en Alsace. On le mentionne pour la première fois comme “arbre de Noël” en Alsace vers 1521. Au XIVème siècle, les décorations étaient composées de pommes, de confiseries et de petits gâteaux. A cette même époque, l’étoile au sommet de l’arbre, symbole de l’étoile de Bethléem, commença à se répandre. Ce sont les protestants en 1560 qui développèrent la tradition du sapin de Noël pour se démarquer des catholiques. Au XVIIème et XVIIIème siècle apparaissent les premiers sapins illuminés. On utilisait des coquilles de noix remplies d’huile à la surface desquelles des mèches flottaient ou des chandelles souples nouées autour des branches. C’est en 1738 que Marie Leszczynska, épouse de Louis XV alors roi de France, aurait installé un sapin de Noël dans le château de Versailles.

On trouva par la suite de plus en plus d’arbres de Noël particulièrement en Alsace-Lorraine, où existait déjà la tradition du sapin.

Les anciens Égyptiens symbolisaient l’année avec un palmier car cette plante produit une branche par mois, et ainsi une gerbe de palmier avec douze pousses représentait l’année complète. Nous supposons que ceci serait l’origine de l’arbre de Noël. Lorsque cette tradition fut importée en Europe, il fut décidé d’utiliser un sapin pour représenter la pyramide égyptienne. La coutume de décorer le sapin de Noël provient également de la décoration traditionnelle des pyramides durant le solstice d’hiver en l’honneur de Saturne.

Le Sapin écossais, ou plus exactement le Pin sylvestre (Pinus sylvestris), est originaire de Grande-Bretagne, mais les véritables sapins, l’Epicéa ou Sapin de Norvège, et le Sapin blanc viennent du continent. Le Sapin blanc (Abies pectinata ou Pinus picea) se distingue de l’Epicéa (Picea excelsa) par sa cime touffue car, alors que l’Epicéa se termine par une pointe en forme de lance, le Sapin blanc n’est pointu que lorsqu’il est très jeune. La nervure centrale des feuilles du Sapin blanc est relevée, et de chaque côté s’étend une ligne blanche, qui lui donne son nom ; ces feuilles sont conservées pendant huit ou neuf ans. Les cônes de l’Epicéa sont plus longs et plus lisses que ceux du Sapin blanc, dont chaque écaille se termine par une pointe acérée, tandis que le cône du Sapin Douglas (Abies Douglasii) est couvert d’écailles supplémentaires souples en forme de trident. Les cônes de l’Epicéa et du Douglas pendent vers le bas alors que ceux du Sapin blanc sont dressés.

Outre l’Epicéa commun, il existe de nombreuses autres espèces, dont certaines forment les immenses forêts du Canada et de l’Amérique. C’est à partir des racines du Sapin blanc (Pinus alba) que les peuples indigènes du Canada préparent le tressage de leurs canoës, et cette espèce ainsi que d’autres, le Sapin noir, le Sapin de l’Himalaya, le Sapin de Patton, etc., ont été introduites en Europe. Le Sapin Douglas est originaire du nord-ouest de l’Amérique, où il couvre de vastes étendues de terre, tout comme le Sapin blanc et l’Epicéa sur le continent, et le Sapin de Corée à l’est.

“Récoltez les rayons du soleil,
Liez-les en gerbes,
Rangez-les et changez-les
En touffes de feuilles vertes.

. . . . . . . . .

Et si l’érable
Est flamboyant et rouge,
Vous porterez des chandelles blanches
A la place, des bougies de cire.
Et si désormais, quelque part ailleurs,
Les oiseaux sont séduits,
Il faut encore nicher
Le petit enfant du Christ,
Ah, l’étrange splendeur
Que les sapins connaîtront,
Et ainsi,
Petits arbres persistants, grandissez !
Grandissez, grandissez !
Grandissez, petits arbres persistants, grandissez. »

L’année civile touche à sa fin, mais la nature au fil de l’année est sans fin, chaque mois qui se succède ne fait que préparer la voie à celui qui suit. Même maintenant, sous la neige épaisse, les bulbes développent de minces racines et les fleurs s’agitent dans leur sommeil. Dans quelques semaines, les oiseaux se remettront à chanter, les agneaux sautilleront dans les prés et les papillons voleront au soleil. « Il n’y a pas de Mort ! Ce qui lui ressemble n’est qu’une transition. » Le changement, et non l’anéantissement, est le message de l’année qui se renouvelle, et toujours :

« Dans le cœur de l’homme se trouve l’espoir qui palpite
Pour saluer un printemps lointain et parfait ;
Dans le cœur de Dieu se trouve la vie qui remplit
Le cœur plein d’espoir de toute chose. »

Version française de l’article publié par Charlotte Mason Poetry avec leur autorisation. (Traduction et adaptation ©2022 Charlotte Roman. Relecture : Maeva Dauplay)

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